En Italie, la bataille contre le travail précaire est lancée

© BELGA

Le nouveau ministre italien du Travail, Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), a lancé une bataille contre le travail précaire en s’attaquant d’abord aux conditions des livreurs de nourriture à vélo.

Une table ronde s’est ouverte lundi avec de grands groupes du secteur, dont les plateformes numériques Foodora et Deliveroo et “si elle n’est pas productive, il reviendra au gouvernement de définir des normes pour le secteur”, a souligné M. De Maio dans un entretien mardi au quotidien économique Il Sole 24 Ore.

“L’objectif du gouvernement est de devenir le pays le plus avancé en terme de normes pour les travailleurs de la ‘gig economy'”, l’économie des petits boulots, a-t-il précisé.

La veille au soir, il avait souligné que sa “grande bataille contre le travail précaire” partait de cette table ronde sur les livreurs, avec l’objectif de “donner plus de droits et dignité à ceux qui travaillent, surtout aux plus jeunes”.

Selon lui, l’Italie est un des “pays avec le plus de travailleurs ‘gig'”: 5,3 millions de personnes, dont deux millions qui gagnent plus de 50% de leurs revenus avec ces petits boulots.

Grincements de dents chez Foodora

Si l’initiative a été accueillie positivement par les livreurs, des grincements de dents se font en revanche entendre du côté des entreprises, notamment Foodora, qui soulignent qu’une grande partie des travailleurs apprécient la flexibilité offerte par ce type de travail.

Le Mouvement Cinq Etoiles, arrivé en tête des élections de mars dernier, a notamment fait campagne sur la défense des droits de travailleurs, critiquant la réforme du marché du travail, le Jobs Act, menée par Matteo Renzi (Parti démocrate) qui a introduit davantage de flexibilité, en facilitant les licenciements via des CDI “à protection croissante”.

Le M5S –qui a constitué il y a à peine trois semaines un gouvernement avec la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite), à la ligne très dure contre l’immigration– propose aussi la mise en place d’un revenu de citoyenneté de 780 euros, une sorte de revenu d’insertion pour les plus pauvres.

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