En Chine communiste, une centaine de milliardaires au Parlement

Xi Jinping © Reuters

Le Parlement chinois compte toujours une centaine de milliardaires en dollars, et si, dans l’ensemble, les “super-riches” participant aux nouvelles assemblées législatives du régime communiste sont moins nombreux qu’auparavant, ils sont plus fortunés, selon une liste du magazine Hurun.

Tycoons de l’internet, barons de l’immobilier et grands patrons industriels, l’élite économique du géant asiatique s’apprête à côtoyer pour une dizaine de jours les cadres dirigeants du Parti communiste chinois sous les ors du Palais du peuple à Pékin.

C’est là que débute samedi la session annuelle de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), un simple organe de débats, puis lundi celle de l’Assemblée nationale populaire (ANP), chambre d’enregistrement du régime, avec une composition remaniée pour la nouvelle législature.

Sur les quelque 5.100 membres des deux assemblées, on compte 102 milliardaires en dollars, soit peu ou prou le même nombre qu’en 2017, selon le classement de Hurun.

De même source, 153 délégués possèdent une richesse supérieure à 2 milliards de yuans (255 millions d’euros), et leurs avoirs cumulés totalisent 650 milliards de dollars, soit le double du produit intérieur brut (PIB) de l’Irlande.

Ils étaient certes plus nombreux l’an dernier, avec 209 délégués atteignant ce seuil de richesse, mais la fortune totale qu’ils cumulaient alors était de seulement 507 milliards de dollars…

Sur les bancs de l’ANP, on retrouvera les patrons du géant de l’internet Tencent (Pony Ma), du fabricant de smartphones Xiaomi (Lei Jun) ou encore du constructeur automobile Geely (Li Shufu).

Et ce quelques jours après l’entrée controversée de Geely au capital de l’allemand Daimler, dont il est devenu premier actionnaire.

Plus éclectique, la CCPPC accueillera le président du promoteur immobilier Evergrande (Xu Jiayin), l’emblématique patron du mastodonte du web Baidu (Robin Li) et celui du groupe d’e-commerce JD.com (Liu Qiangdong).

Hurun est connu pour son classement de référence des principales fortunes de Chine continentale: sur les 100 premiers noms de sa liste 2017, publiée en octobre, pas moins de 28 se retrouvent membres d’une des deux assemblées parlementaires, selon un comptage de l’AFP.

Officiellement sélectionnés comme délégués au niveau des autorités locales, les entrepreneurs restent bienvenus au Parlement à l’heure où Pékin veut rééquilibrer l’économie vers les services et les nouvelles technologies.

Pour autant, le gouvernement resserre depuis quelques mois l’étau sur certains conglomérats privés du pays –HNA, Wanda ou encore Anbang– épinglés pour leur endettement et leurs acquisitions à l’étranger.

Le patron de l’assureur Anbang est désormais poursuivi pour “crimes économiques”, et selon le magazine financier Caixin, le président du groupe CEFC China Energy est également sous le coup d’une enquête.

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