Électricité: la France pourrait devoir compter sur la Belgique en janvier-février

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La sécurité d’approvisionnement en électricité de la France devrait être assurée cet hiver, même si une période de “vigilance” a été identifiée en janvier-février, a indiqué jeudi RTE, le gestionnaire du réseau haute tenson français, qui n’exclut pas de devoir compter à ce moment-là sur la Belgique. Notre pays prévoit néanmoins une situation “difficile” en janvier et février.

“RTE estime que l’approvisionnement en électricité devrait être assuré durant l’hiver 2018-2019”, affirme l’homologue français d’Elia, qui présentait son “bilan prévisionnel” sur la sécurité d’approvisionnement du pays. “Cet hiver, si nous avons des conditions de température normales, c’est-à-dire correspondant aux normales de saison, il n’y a pas d’alerte particulière”, a expliqué Jean-Paul Roubin, directeur de l’exploitation, lors d’une conférence de presse. RTE identifie toutefois une période de “vigilance”, de la mi-janvier à fin février 2019.

La disponibilité des centrales nucléaires d’EDF sera en effet dans l’ensemble meilleure en automne et à la fin de l’hiver, par rapport à un an auparavant. “En revanche, de la mi-janvier à la fin février, cinq réacteurs seront à l’arrêt, contre trois l’année dernière”, note RTE.

“La disponibilité de la production en France, et les perspectives que nous avons sur la consommation, permettent à la France d’exporter vers la Belgique, à un moment où la Belgique est dans une situation avec une disponibilité de son parc moindre”, a aussi souligné Jean-Paul Roubin. Seulement deux des sept réacteurs exploités par Electrabel (Engie) sont actuellement en fonctionnement en Belgique, ce qui fait craindre une pénurie d’électricité dans le royaume.

Le gouvernement a demandé l’aide des pays voisins en cas de besoin. “À partir de janvier, normalement, on a un retour de ce parc de production côté Belgique et c’est au moment où potentiellement, s’il fait froid, la France pourrait voir sa consommation augmenter”, a remarqué Jean-Paul Roubin.

“La situation reste difficile”

“Nous pourrions à ce moment-là renverser les échanges et bénéficier d’imports depuis la Belgique, qui contribueraient à notre sécurité d’approvisionnement”, a-t-il ajouté. Toutefois, la ministre fédéral de l’Enérgie, Marie Christine Marghem, a confirmé cette semaine que la situation reste difficile pour janvier et février. Electrabel a annoncé mardi soir que les travaux sur Doel 1 (dont le redémarrage avait été estimé au 10 décembre) prendraient plus de temps que prévu et qu’une reconnexion au réseau de celui-ci ne serait pas attendue avant fin janvier de l’année prochaine. A l’inverse, Tihange 3 pourrait revenir plus rapidement que prévu, en janvier, si la méthodologie d’action proposée par Electrabel est acceptée par l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN).

Le gestionnaire français RTE rappelle par ailleurs que, si besoin, notamment si les températures deviennent extrêmement froides ou que des moyens de production s’arrêtent de manière fortuite, il est possible de faire appel à des mesures exceptionnelles. Ces mesures vont de la baisse de tension sur le réseau à l’appel à des gestes citoyens d’économie d’énergie, en passant par le recours à l’interruptibilité de gros consommateurs industriels sélectionnés par appel d’offres. Enfin, “en dernier recours”, des coupures de courant localisées et tournantes peuvent être organisées, rappelle RTE.

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