Election de Hollande: liste des grands patrons qui pourraient voir leur poste menacé

© Reuters

Avec la victoire de François Hollande à la présidentielle, certains grands patrons pourraient voir leur poste menacé. Revue de détails.

Hollande l’avait promis, il n’y aura pas de chasse aux sorcières patronales après son élection. Tout au long de sa campagne, son équipe a en effet insisté sur l’importance de la stabilité à la tête des grandes entreprises publiques. “On n’est pas là pour déstabiliser les entreprises publiques”, déclarait encore récemment Michel Sapin, chargé du programme présidentiel du candidat socialiste.

Ce qui n’exclut pas quelques exceptions. Et le premier à en faire les frais pourrait bien être Henri Proglio, dont le mandat est censé s’achever en novembre 2014. Depuis des semaines l’entourage du nouveau Président a bien fait comprendre qu’il serait difficile de garder ce proche de Nicolas Sarkozy à la tête d’EDF, non pas en raison de sa proximité avec l’ancien chef de l’Etat, mais à cause de ses positions sur le nucléaire, difficilement compatibles avec le programme socialiste. Des noms commencent même à circuler pour le remplacer, comme celui de Guillaume Pepy, l’actuel patron de la SNCF, ou encore d’Anne Lauvergeon, que certains suspectent de faire campagne pour le poste, en jetant le discrédit sur son éternel rival.

Ce qui poserait alors inévitablement la question de l’avenir de Luc Oursel chez Areva. Ce dernier, nommé par le gouvernement Fillon car plus Proglio-compatible, est lui aussi sur la sellette. Son passage par un cabinet ministériel de gauche (Joxe) pourrait jouer en sa faveur, mais cela dépendra là encore de l’évolution de l’affaire Lauvergeon. S’il s’avérait que ce dernier était au courant des écoutes de l’ex-patronne d’Areva, son poste serait alors évidemment menacé.

Chez Air France-KLM, l’ex-directeur de ­cabinet de Christine Lagarde, Alexandre de Juniac (proche de ­Nicolas Sarkozy depuis vingt ans), n’a pas non plus un avenir assuré. Heureusement pour lui, la compagnie aérienne va très mal, et il pourrait bénéficier de la volonté du nouveau gouvernement de faire primer la stabilité de l’entreprise sur son appartenance politique, selon Capital.

Parmi les proches de Nicolas Sarkozy, on compte également Stéphane Richard, le patron de France Télécom. Cette fois, c’est sa gestion de la crise psychosociale de l’entreprise, saluée par l’ensemble de la classe politique, qui pourrait lui permettre de sauver sa peau..

Pas de changement dans l’audiovisuel

Dans l’audiovisuel public, aucun changement de taille n’est à prévoir. François Hollande a en effet confié à Paris Match qu’il laisserait les dirigeants en poste jusqu’à la fin légale de leurs mandats, soit 2013 pour Alain de Pouzilhac à l’Audiovisuel extérieur de la France, 2014 pour Jean-Luc Hees à Radio France, et 2015 pour Rémy Pflimlin à France ­Télévisions. Après cette date François Hollande a clairement annoncé son intention de changer le mode de désignation des dirigeants, qui ne seront plus nommés directement par l’Elysée.

Côté transport, Hubert du Mesnil, président de Réseau Ferré de France, voit son mandat arrivé à échéance fin août. Mais il n’est pas marqué politiquement. Son destin, comme celui de Guillaume Pepy à la SNCF, devrait donc plutôt être lié aux futurs choix sur la réforme du rail. La situation de Pierre Mongin à la RATP est plus incertaine. Issu de la même promotion de l’ENA que François Hollande, il reste classé à droite, ce qui pourrait compliquer sa reconduction en 2014.

Et ceux qui profiteront de la victoire de Hollande…

Reste maintenant la liste de ceux qui pourraient profiter de l’accession de François Hollande à l’Elysée. Certains de ses amis pourraient en effet bénéficier de la disponibilité de postes cruciaux, à commencer par celui de patron de la Caisse des dépôts, dont l’intérim est assuré par Antoine Gosset-Grainville. Dominique Marcel, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry, aurait ses chances, tout comme Jean-Pierre Jouyet (AMF), un très proche de Hollande. Le nom de ce dernier circule aussi pour la direction d’une nouvelle banque publique d’investissement. Quant à Xavier Musca, il ne serait pas non plus complètement hors-jeu pour la Caisse des dépôts, malgré sa proximité avec Sarkozy.

Parmi les intimes du Président on compte également Pascal Lamy (OMC), que certains voient à Bercy à l’issue de son mandat en 2013.

Au niveau administratif, l’arrivée de François Hollande devrait entraîner plusieurs changements à Bercy. Est notamment anticipé le départ de Jean-Dominique Comolli de l’Agence des participations de l’Etat, à qui l’on a reproché une gestion trop passive de ses droits au sein des conseils d’administration.

Trends.be avec L’Expansion.com

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