Economie sur la dette : 100, 175 ou 350 millions d’euros ?

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Avec la baisse du taux d’intérêt sur les obligations belges, le budget pourrait faire des économies. Mais le montant reste encore un mystère. “J’évalue ce montant à 100 millions d’euros sur la dette à long terme” dit Philippe Ledent, economiste à la banque ING.

Les intérêts constituent une dépense importante, qui fait 3,4% du PIB pour l’ensemble des pouvoirs publics, soit plus de 13 milliards d’euros. Au niveau du budget fédéral, la dépense prévue a été calculée sur la base d’un taux de 4,37%. Or le taux actuel se situe plutôt à 3,3%. “Nous sommes descendus sous les 4% dès la mi janvier” indique Jean Deboutte, porte-parole de l’Agence de la Dette. “Il y aura effectivement une baisse de la dépense en intérêt pour le budget 2012, mais le chiffre sera connu lors du contrôle budgétaire, sans doute en juillet”. Une baisse de 1% sur la dette à long terme émise en 2012 représente grosso modo une baisse de 350 millions d’euros de dépenses budgétaires. Le gain sera moindre, car l’Agence de la Dette a, par précaution, émis plus de 60% du programme d’obligations à long terme. “Nous avons profité des opportunités” continue Jean Deboutte, “à raison : ces derniers jours il y a peu d’émissions sur les marchés des capitaux, y compris du côté des entreprises. Mais en prenant de l’avance, cela a un peu augmenté le coût, même si le taux était déjà favorable.”

Les évaluations faites sur le marché vont de 100 millions d’euros (Philippe Ledent) à plus de 175 millions d’euros. “C’est un bon ordre de grandeur” indique Jean Deboutte.Qui ajoute qu’il y a aussi un gain produit par une baisse du taux sur la dette à court terme (40 milliards d’euros, refinancés plusieurs fois dans l’année). A condition, bien sûr, que ces taux favorables se maintiennent.

Contradiction avec la BNB ?

La BNB, dans sa dernière projection économique parue le 11 juin, se montre nettement moins optimiste. “Les charges d’intérêts devraient légèrement augmenter en 2012, en raison, d’une part, de la diminution des revenus des swaps – singulièrement élevés en 2011 – et, d’autre part, des interventions massives de l’État en faveur des pays de la zone euro en difficulté. Celles-ci pousseraient à la hausse le taux d’endettement au cours de la période analysée, particulièrement en 2012” écrit-elle. Mais Jean Deboutte estime que malgré tout la dépense en intérêts devrait être inférieure à ce qui a été budgété. “Nous sommes en train de faire les calculs pôur le contrôle budgétaire” indique-t-il, ajoutant : “L’impact le plus important portera sur les années à venir”. Sur les 35 milliards d’émissions d’une année, cela atteint 3,5 milliards d’euros d’économie en dix ans…

Robert van Apeldoorn

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