Eco-bonus : une aide qui se transforme en taxe en Wallonie ?

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La Fédération belge de l’industrie de l’automobile et du cycle (Febiac) se plaint de la limitation, à partir du 1er septembre prochain, des primes wallonnes à l’achat de véhicules neufs émettant peu de CO2, les “éco-bonus”. Le ministre wallon du Budget, André Antoine (cdH) défend le régime wallon d’écobonus.

Ce changement, introduit par le décret-programme voté fin juillet par l’assemblée régionale, prévoit notamment l’abaissement du bonus de 1.200 euros à 600 euros à l’achat d’une voiture émettant moins de 99 grammes de CO2/km.

“Avant, les bonus concernaient également les véhicules émettant jusqu’à 120 grammes de CO2”, rappelle Nadine Atanassoff, chargée des études économiques à la Febiac. “Cette réduction des éco-bonus est clairement liée aux problèmes budgétaires wallons”, estime-t-elle.

Selon elle, le gouvernement veut faire arrêter l’hémorragie: si 20 millions d’euros avaient été prévus initialement, 70 millions ont été effectivement dépensés. Pour Mme Atanassoff, il n’existe qu’une dizaine de marques qui se situent en dessous du seuil de 98 grammes d’émissions, ce qui rend l’éco-bonus wallon “quasiment anecdotique”, souligne La Libre.

Les éco-malus, eux, sont maintenus, ce qui fait réagir la Febiac. “La Région vient donc ainsi de transformer une aide qui a bien marché en une taxe qui joue à partir de 155 grammes d’émission de CO2 et peut monter jusqu’à 1.500 euros.” Le secteur n’a en outre pas été consulté, regrette la Febiac.

Par ailleurs, la Fédération a demandé à la Région de tenir compte des personnes qui ont commandé leur nouvelle voiture avant la parution du décret.

Antoine défend le régime wallon d’écobonus

Par voie de communiqué de presse, le ministre wallon du Budget, André Antoine (cdH), a défendu le régime wallon de primes aux voitures vertes. M. Antoine a réagi en rappelant que le système n’était “nullement une simple prime à l’achat de véhicule”.

“Cette mesure évolutive a pour but d’inciter les wallons à faire le choix de véhicules moins polluants”, a-t-il plaidé, la qualifiant d'”incontestable succès”. “Ni la Flandre, ni la Région de Bruxelles Capitale n’offrent ce type de prime à l’achat de véhicule moins polluant”. Or, “pour les personnes privées, la diminution d’émissions de CO2 entre 2007 et 2009 est plus marquée en Wallonie (-8,4%) qu’en Flandre (-5,9%) ou Bruxelles (-6,7%)”.

Le ministre justifie l’adaptation du régime en soulignant “qu’une telle mesure incitative se doit d’être évolutive sans quoi, de nouveaux impôts devraient être prélevés afin de soutenir une mesure qui aurait dès lors perdu sa fonction première, à savoir, inciter les Wallons à un achat éthique pour réduire davantage l’empreinte écologique des véhicules”.


Trends.be avec Belga

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