Du “Grexit” au “Grinvest”

Alexis Tsipras. © BELGA IMAGE

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a affirmé samedi soir que la situation économique de son pays avait changé, passant du “Grexit au Grinvest”, et que la Grèce attirait à présent les investisseurs étrangers.

“En 2016, les investissements étrangers directs ont été les plus élevés des 10 dernières années et en 2017, une progression supplémentaire est attendue”, a déclaré M. Tsipras en inaugurant la Foire internationale de Thessalonique.

“Un homme d’affaires français qui est venu avec mon homologue français cette semaine m’a approché et m’a dit que nous avions réussi à transformer le ‘Grexit’ en ‘Grinvest’ non seulement pour les Français mais aussi pour le reste de l’Europe”, a-t-il déclaré.

Actuellement, 10% des investissements directs étrangers en Grèce sont français.

“L’intérêt grandissant pour des investissements en Grèce, ce n’est pas quelque chose qui est arrivé par hasard”, a ajouté M. Tsipras rappelant les récentes visites des présidents français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine.

Mais il a reconnu que les signes de retour à la croissance économique de son pays n’avaient pas encore été perçus jusqu’à présent par la majorité des Grecs.

Deux ans après que la Grèce dirigée par le gouvernement de gauche de M. Tsipras a failli sortir de la zone euro et huit ans après le début de la crise économique du pays, le nombre d’emplois a recommencé à augmenter.

M. Tsipras a ajouté que sa gestion avait permis la création de 500.000 emplois depuis 2015, “un record pour les 16 dernières années”, et répété qu’il s’attendait à ce que le PIB de la Grèce croisse de près de 2% en 2017.

La Grèce a reçu deux aides de plusieurs milliards d’euros depuis 2010 mais s’est souvent plainte des demandes du FMI de coupes budgétaires et de réformes du marché du travail.

Jeudi, lors de sa visite officielle M. Macron avait ravi ses hôtes en souhaitant une participation de “bonne foi” du FMI à la fin du programme grec en 2018, regrettant le “manque de confiance” en elle-même qui a poussé l’UE à faire appel à celui-ci.

“La place que le FMI aura dans cette fin de négociation doit se faire en bonne foi et sans ajouter des conditions supplémentaires”, avait lancé M. Macron lors des déclarations conjointes aux médias avec le Premier ministre grec.

Le FMI avait financièrement participé aux deux premiers programmes de sauvetage de la Grèce en 2010, lors de l’éclosion de la crise de la dette, et en 2012.

Mais au troisième programme signé avec l’actuel gouvernement d’Alexis Tsipras en 2015 et qui prend fin en 2018, le FMI ne participera qu’à la toute fin, et sous condition d’allègement de la dette par les Européens.

M. Tsipras a formulé l’espoir que “l’an prochain, le pays inaugurera la foire internationale de Thessalonique sans être sous l’emprise étouffante d’un programme de sauvetage”.

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