“Di Rupo peut apprendre beaucoup d’Angela Merkel”

© Image Globe/Eric Lalmand

Elio Di Rupo, en déplacement à Berlin, ne compte pas courber l’échine devant la chancelière allemande. Le Premier ministre PS a pourtant beaucoup à apprendre des socialistes allemands, estime Wolfgang Riepl, journaliste chez nos confrères néerlandophones de Trends.

Le Premier ministre rend aujourd’hui une visite officielle à la chancelière allemande. En guise d’amuse-bouche, il a donné une interview à Der Spiegel , où il affirme notamment : “Je ne dis pas aux autres pays ce qu’ils doivent faire.”

Angela Merkel (CDU) s’était montrée, l’an dernier, très critique envers la “tradition” belge de l’indexation. Elle voulait d’ailleurs supprimer le lien automatique des salaires à la hausse des prix. Ce à quoi Elio Di Rupo a répondu de manière encore plus tranchante : “L’Europe ne doit pas s’inspirer du modèle allemand !”

Le PS pourrait pourtant apprendre beaucoup de la réforme du modèle allemand, qui démontre en particulier à quelle vitesse une économie peut se redresser. En 2004, l’Allemagne était enterrée. “L’homme malade de l’Europe”, disait-on. Une décennie plus tard, l’Allemagne est là, et bien là. Les produits (industriels) allemands sont recherchés dans le monde entier. Et le taux d’emploi n’a jamais été aussi élevé outre-Rhin.

Que peut opposer le Parti socialiste à ce bilan ? La Wallonie ne profite pas du boom industriel allemand. L’industrie wallonne reste synonyme de bassins industriels obsolètes. Presque un demi-siècle après le déclin des anciennes industries wallonnes, telles que celles de l’acier et du charbon, des régions comme Charleroi et Liège vivent aux crochets de la solidarité flamande. Ce n’est pas un hasard s’il existe encore des bastions PS.

C’est pourtant un socialiste allemand qui a été l’architecte de la résurrection allemande. Gerhard Schröder (SPD) l’a assurée via la réforme Hartz. Cela a coûté les élections aux sociaux-démocrates… mais l’Allemagne était de nouveau debout.

Dans le dernier paragraphe de l’interview par Der Spiegel , le journaliste demande à Elio Di Rupo s’il pourrait lui aussi choisir cette voie. Le Premier ministre belge serait-il prêt à assurer la prospérité du pays au prix d’une défaite électorale du Parti socialiste, comme l’a fait Gerhard Schröder ? “Je veux le succès, répond laconiquement Elio di Rupo. Du succès en tant que réformateur.”

Le PS aura-t-il choisi, en définitive, le chemin de la croissance économique ?

Wolfgang Riepl, Trends Magazine

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