“Di Rupo chasse les entreprises !”

© Reuters

Les charges supplémentaires engendrées par l’accord budgétaire entament lourdement la réputation de la Belgique. Avec, à la clé, la menace d’un départ massif des centres de décision vers l’étranger, prévient cet avocat fiscaliste.

La note budgétaire du Premier ministre Elio Di Rupo opère des coupes claires dans les déductions fiscales des entreprises. Mais les sociétés se sont préparées… et armées. Deux exemples parmi d’autres : la déduction des intérêts notionnels est remplacée par des intérêts réels d’emprunts externes… qui peuvent même venir encore en déduction de la base imposable ; le financement intragroupe n’est, lui, pas inquiété.

Et pourtant : “La réputation de notre pays a subi d’importants dommages, déplore Christian Cheruy, avocat et associé gérant du cabinet d’avocats Loyens & Loeff Belgique, interrogé par nos confrères de Trends Magazine . En outre, le gouvernement n’a aucune vision fiscale. A chaque fois que la législation est adaptée, les autorités réveillent l’incertitude juridique. La confiance est perdue, même au niveau international. Cela affecte clairement notre compétitivité internationale.”

“Les entreprises belges sont accablées par le plus haut taux d’imposition nominal des sociétés en Europe. Sans les déductions fiscales, aucune entreprise ne voudra investir chez nous ! Et pendant ce temps, les autres Etats européens en oeuvre une politique favorable aux entreprises. C’est pourquoi les holdings belges partent en masse pour le Luxembourg : ils ne veulent plus être les victimes de modifications législatives en cours.”

“Si les centres de décision des entreprises nationales ne se trouvent plus dans leur propre pays, plus aucun nouvel investissement ne se fera chez nous. Cela sonnera le glas pour notre développement économique.”

E.P.

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