Devez-vous acheter de la dette italienne ?

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Les obligations italiennes, dont l’intérêt à 10 ans atteint les 5,5 %, est une bonne affaire, estime un spécialiste. Elle suit la grimpette des taux espagnols ; pourtant, cette situation ne reflète pas la situation du pays, “bien meilleure que celle de l’Espagne”.

La malchance des Italiens est peut-être la chance des investisseurs. C’est ce qu’écrit Patrick Arthus, directeur de la recherche et des études chez Natixis, dans une note publiée par la banque. Il estime que les obligations italiennes, dont l’intérêt à 10 ans atteint les 5,5 %, est une bonne affaire. Elle suit la grimpette des taux espagnols, mais “cette situation est choquante”, écrit-il. Elle ne reflète pas la situation du pays, qui est bien meilleure que celle de l’Espagne, voire que celle de la France !

L’industrie italienne est “de grande taille et a des excédents extérieurs, à la différence de l’industrie française ou espagnole”, et sa profitabilité augmente. “L’Italie n’aura bientôt plus de déficit de la balance courante, à la différence de la France et de l’Espagne.” En clair, ses exportations seront plus importantes que les importations. La dette privée est faible, et l’addition de la dette privée et publique est plus basse qu’en Espagne. Et c’est l’un des rares pays européens à afficher un excédents des recettes primaires (solde entre les dépenses et les recettes de l’Etat, hors paiement des intérêts de la dette).

Bref, la dette italienne est préférable à celle de l’Espagne ou de la France. Les obligations françaises à 10 ans cotent à 2,5 %, et les italiennes au moins deux fois plus. “Lorsque l’analyse fondamentale de l’Italie sera faite à nouveau, la valeur de marché de la dette montera nettement”, conclut Patrick Artus.

Robert van Apeldoorn

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