Dernière ligne droite sous tension pour la réforme des APE

Pierre-Yves Jeholet, pour la mobilité du travailleur wallon. © Jean-Luc Flémal/belgaimage

Alors que la réforme des aides à la promotion de l’emploi (APE) portée par le ministre Jeholet doit être votée par le Parlement de Wallonie avant la fin de l’année, les syndicats – toujours opposés à cette réforme malgré les avancées engrangées – ne désarment pas. Dans ce contexte, la FGTB organisera une manifestation, sous forme d’une chaîne humaine reliant le parlement wallon à l’Elysette, siège du gouvernement régional, le 29 novembre prochain à Namur.

En effet, “si le ministre Jeholet a reculé sur certains points, de graves problèmes persistent”, estime le syndicat socialiste selon lequel “le gouvernement s’apprête à faire voter la suppression de 3.500 emplois en Wallonie”. D’après les chiffres de la FGTB, 1.100 emplois seraient ainsi supprimés dans les services publics exclus du dispositif, la sous-estimation des critères de fixation des budgets 2020 conduisant à la disparition de 500 autres emplois. Quant à l’enveloppe fermée et à l’indexation insuffisante, elles causeraient la perte de 1.400 emplois dès aujourd’hui et de 500 emplois supplémentaires à l’horizon 2021.

“Qui perdra son emploi? Quelles structures seront le plus durement touchées? De quels services devra-t-on se passer demain? Le flou et l’arbitraire restent de mise alors que le parlement wallon devrait voter le texte d’ici quelques jours”, dénonce encore la FGTB.

“Manipulation”

“Désinformation” et “manipulation”, a réagi ce mardi, en commission du parlement wallon, le ministre régional de l’Emploi, Pierre-Yves Jeholet. “Il nous a fallu des milliers d’heures de travail pour y voir clair dans ce dispositif des APE. Le centre d’études de la FGTB – mondialement reconnu – parvient, lui, à ce chiffre en une demi-journée. Il doit vraiment être au top”, a-t-il ironisé en assurant que cette suppression de 3.500 emplois avait bien été évoquée mais … par l’ancienne ministre de l’Emploi, la socialiste Eliane Tillieux “qui voulait supprimer les emplois APE du Plan Marshall et créer, avec l’enveloppe ainsi dégagée, des APE rotatifs”.

Une affirmation démentie par l’intéressée selon qui l’objectif était de consacrer une enveloppe budgétaire à de nouveaux emplois, sur base d’appels à projets de type Plan Marshall, “mais jamais il n’a été question de supprimer les emplois du Plan qui au contraire étaient pérennisés via le décret ‘garantie emploi’ dès lors qu’ils répondaient à des besoins sociétaux”.

Interrogé par plusieurs parlementaires, dont Bruno Lefebvre (PS), Pierre-Yves Jeholet est par ailleurs revenu sur la situation du Forem dont “le budget n’a toujours pas été voté”, faute d’accord entre partenaires sociaux. En juin dernier, la FGTB et la CSC avaient en effet pratiqué la politique de la chaise vide, paralysant l’organisme en charge de l’emploi et de la formation afin de dénoncer l’absence de volonté de concertation de la part du gouvernement régional. “Je ne dis pas qu’il faut mettre un terme à sa gestion paritaire mais tout de même, elle pose question”, a enfin estimé le ministre.

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