Dans un Venezuela exsangue, les nouveaux billets restent introuvables

© afp

Une troisième cargaison de 35,5 millions de billets de 500 bolivars est arrivée mardi au Venezuela, a annoncé la Banque centrale, mais ces nouvelles coupures restaient introuvables dans les rues.

“710 caisses de billets de 500 bolivars viennent d’arriver, en provenance de Stockholm”, a déclaré à la télévision d’Etat le vice-président de la Banque centrale, José Khan.

Dans ce pays frappé par la pire inflation au monde (475% en 2016 selon le FMI), le président socialiste Nicolas Maduro avait créé la surprise en décembre en annonçant le retrait sous trois jours du billet de 100 bolivars (0,15 dollar au taux de change le plus élevé), la coupure la plus élevée et la plus utilisée dans le pays.

Il s’était alors justifié en invoquant l’existence de “mafias” internationales qui seraient pilotées par Washington pour accumuler de grandes quantités de billets et asphyxier ainsi l’économie vénézuélienne.

Mais la mesure avait tourné au chaos monétaire, en raison du retard de livraison des nouveaux billets, ce qui avait créé une pénurie d’argent liquide, de larges files d’attente devant les banques, et des heurts qui ont fait trois morts officiellement. Face à la colère populaire, M. Maduro avait dû différer le retrait du billet de 100 bolivars.

Ce dernier sera en vigueur jusqu’à mardi prochain, laissant ensuite place à une nouvelle série de billets allant de 500 à 20.000 bolivars, reflet de l’inflation vertigineuse.

Mardi, ces nouvelles coupures restaient toutefois introuvables, malgré l’arrivée des cargaisons.

“Rien de rien, pour l’instant je ne les ai pas vus”, a dit à l’AFP Nicolas Flores, 40 ans, vendeur ambulant de plats à emporter, dans une rue de Caracas.

“Les billets qui sont arrivés représentent juste un peu plus de 5% de ceux qu’ils retirent de la circulation”, a expliqué à l’AFP l’économiste Asdrubal Oliveros.

Le Venezuela, un pays pétrolier dont les finances se sont effondrées avec la chute des cours du brut, est en pleine tourmente, entre de graves pénuries d’aliments et de médicaments et une guerre politique entre le gouvernement socialiste et le Parlement, contrôlé par l’opposition de centre droit.

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