Croissance zéro, 40 ans plus tard…

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Le groupe de réflexion appelé “club de Rome” fit grand bruit en 1972, quand il lança un cri d’alarme sur les limites à la croissance économique. On lui prêta même, un peu abusivement, de prôner la croissance zéro.

Quatre décennies plus tard, on y est largement en Europe. Et la Belgique ne fait pas exception. La progression de 0,1 % du PIB enregistrée par notre pays au premier trimestre, suivant en cela l’estimation dite “flash” de l’Institut des comptes nationaux, est présentée comme une bonne nouvelle, ce qui en dit long sur le contexte…
De fait, on attend -0,1 % pour l’ensemble de la zone euro sur cette même période. Par ailleurs, la Belgique fut dans le rouge en 2012, avec un recul de 0,3 % du PIB; elle se situait ainsi dans la moyenne de l’Union européenne, faisant toutefois beaucoup mieux que la zone euro, affublée de -06 %. Rester dans le vert, même de justesse, en devient un exploit.

Ce “bon” chiffre du premier trimestre, qui reste à confirmer, ne nous permettra cependant pas de faire des étincelles sur l’ensemble de l’année. La Commission a même revu à la baisse sa prévision de croissance pour notre pays, de +0,2 % à zéro. Ce faisant, elle partage le pessimisme de la Banque nationale, qui misait déjà sur le statu quo.
Consolation : en étant ainsi dégradés, nous partageons le sort commun, mais avec un score nettement plus favorable. La zone euro voit en effet sa prévision de croissance rabotée d’un dixième de pour cent, à -0,4 %. Cette fois, c’est simplement en évitant le rouge qu’on fait bonne figure.

“Le retour à la croissance devrait se faire progressivement à partir du deuxième semestre, avant d’accélérer en 2014”, prévoit la Commission. On ne demande qu’à la croire, tout en rappelant que les économistes tenaient un discours du même genre voilà deux ans déjà. Au printemps 2011 en effet, la Banque nationale tablait sur une croissance de 2,2 % pour l’année suivante. Dont le chiffre vient, pour rappel, d’être corrigé à -0,3 % !
En attendant, pour la Belgique comme pour ses partenaires, c’est le budget de l’Etat qui va poser problème. Basé sur une prévision de croissance de 0,2 %, il va dons se trouver confronté à des recettes inférieures aux prévisions et, par conséquent, au besoin de trouver quelques économies supplémentaires. Heureusement que le retour à l’équilibre a été reporté à 2015 et que le déficit prévu pour cette année a été assoupli à 2,46 % au lieu de 2,15 %.
N’empêche : il va sans doute falloir faire un effort supplémentaire pour y arriver. Rendez-vous avant les vacances pour un nouveau petit contrôle budgétaire.

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