Croissance en hausse en Belgique, en baisse dans le monde

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Le FMI a relevé ses perspectives de croissance pour la Belgique mais revu à la baisse son optimisme pour l’ensemble du monde. Il s’inquiète notamment du fait que la reprise puisse “ne pas être durable”.

Le Fonds monétaire international table désormais sur une croissance de 1,6 % en 2010 et de 1,7 % en 2011 pour la Belgique. Le FMI est en ligne avec les pronostics de Bureau du plan, qui s’attend à une croissance de 1,8 % cette année et de 1,7 % l’année prochaine.

Le FMI tablait auparavant sur des croissances de 1,2 % en 2010 et de 1,3 % en 2011. Le taux de chômage s’établirait pour sa part, toujours selon le FMI, à respectivement 8,7 % et 8,5 %.

Le FMI abaisse ses prévisions de croissance dans le monde en 2011

A l’inverse, le FMI a légèrement abaissé sa prévision de croissance mondiale pour 2011. Olivier Blanchard, son économiste en chef, s’est inquiété du risque que la reprise puisse “ne pas être durable”.

Dans son rapport semestriel intitulé Perspectives économiques mondiales, le FMI table sur 4,2 % de croissance l’année prochaine, contre 4,3 % prévus en juillet. Ce serait moins que les 4,8 % de croissance sur lesquels il table désormais pour 2010, contre 4,6 % auparavant.

Dans l’immédiat, “l’impulsion de la reprise mondiale semble en train de faiblir”, prévient l’organisation multilatérale.

Pire : selon la préface de son économiste en chef, cette reprise présente toujours de graves défauts: elle est étroitement dépendante du soutien des Etats dans les pays développés, et n’a permis de résorber ni l’important déficit commercial des Etats-Unis ni les excédents des pays asiatiques. “Le résultat est une reprise qui n’est ni forte ni équilibrée et qui court le risque de ne pas être durable”, écrit-il.

La première économie mondiale, les Etats-Unis, a subi la plus forte révision en baisse des prévisions (- 0,6 point de pourcentage). Mais à 2,3 % en 2011, sa croissance resterait plus vigoureuse que celle de la zone euro (1,5 %), y compris l’Allemagne (2 %) et la France (1,6 %), ou que celle du Japon (1,5 %). “Ce sont des taux de croissance faibles, au vu de la profondeur de la récession et de la masse des capacités productives inutilisées, et cela signifie une baisse très lente de taux de chômage qui sont élevés”, souligne le FMI.

Parmi les grandes économies émergentes, la Chine resterait championne du monde de la croissance (9,6 %), talonnée par l’Inde (8,4 %). Le Brésil connaîtrait un ralentissement marqué (4,1 %, contre 7,5 % en 2010).

Si “une croissance robuste dans de nombreuses économies émergentes tirera la reprise à court terme”, le FMI énumère une longue liste de risques qui pourraient faire dérailler la croissance mondiale. “Toute nouvelle turbulence sur les marchés de la dette publique pourrait déclencher une spirale négative entraînant le secteur financier et infligeant des dégâts considérables à la reprise.”

Selon le FMI, le ralentissement de l’économie mondiale au second semestre de 2010 doit beaucoup à la crise budgétaire dans plusieurs pays de la zone euro au printemps. Par ailleurs, “les politiques budgétaires se resserreront” tout au long de l’année prochaine. Une rigueur qui “se révélera probablement défavorable à la croissance pour la plupart des économies en 2011, bien qu’il soit difficile de déterminer dans quelle mesure”.

Ceci dit, “le risque d’une crise mondiale brutale, y compris une nouvelle récession dans les économies développées l’an prochain apparaît toujours peu probable”, rassure l’institution. Le FMI déplore dans ce document de ne pas voir ses conseils suivis par les gouvernements, comme ceux de détailler comment réduire à moyen terme les déficits publics, ou de réformer la structure des économies pour plus de flexibilité. “Les projets de consolidation budgétaire favorables à la croissance pour le moyen terme manquent toujours à l’appel”, a-t-il regretté.

Trends.be, avec Belga

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