Croissance, dette… À quoi s’attendre pour 2018

© istock

Pour les économistes de Candriam, l’économie mondiale est plus dynamique et plus stable. Ce qui permet d’augurer d’une bonne année 2018.

La plupart des prévisionnistes qui se sont déjà exprimés sur ce que devrait nous apporter 2018 sont (modérément) optimistes. Certes, il y a des risques, qui s’appellent Donald Trump, dettes (publiques et privées), anticipation de remontée des taux d’intérêt, apparition de bulles spéculatives (bitcoin, immobilier…). Mais si on réussit à les juguler, 2018 devrait offrir au monde une croissance en ligne avec celle de cette année, voir même un peu supérieure.

Les économistes de Candriam, Anton Brender et Florence Pisani, n’apportent pas de voix discordantes à ce diagnostic. Au contraire, ils expliquent pourquoi “le monde change de manière plutôt positive”.

Croissance : une bonne surprise

Ils soulignent en effet la bonne surprise qu’a constituée la croissance mondiale et surtout celle des économies avancées qui ont mieux performé en 2017 que ce à quoi on s’attendait. Le FMI estime que la croissance mondiale atteindra 3,6% cette année et 3,7% l’an prochain et en 2019, ce qui est 0,1 point de plus que ce qu’il avait prévu en avril, puis en juin.

Ce sont les économies émergentes qui expliquent les deux tiers de cette croissance et surtout les pays producteurs de matières premières, tonifiés par le rebond des prix de l’énergie et des métaux, observe Anton Brender.

Ce qui frappe aussi dans les prévisions de croissance est leur relative stabilité pour les prochaines années, une stabilité qui repose plus spécialement sur les performances des pays d’Asie : la Chine, bien sûr, mais aussi la montée en puissance de l’Inde.

Si l’intégration commerciale entre les divers pays du monde a cessé de progresser, on n’observe toutefois pas de recul, de déglobalisation, ajoute Anton Brender. Les flux commerciaux mondiaux se sont stabilisés. Ce qui a fortement baissé, en revanche, ce sont les flux bancaires internationaux, ce qui s’explique avec le recentrage des banques sur leurs marchés domestiques après la crise.

Dette mondiale : pas de risque systémique

Une des craintes souvent exprimées ces dernières années concerne la montée de l’endettement, public et privé, qui continue d’augmenter dans les économies émergentes, en Chine en particulier. Mais la Chine, dont le gouvernement a pour l’instant su gérer son économie en évitant les grandes crises, dispose d’une épargne domestique suffisamment importante. D’ailleurs en règle générale, les modes de financement des économies émergentes sont plus stables qu’il y a 20 ans. Seuls quelques pays exportateurs de matières premières (Arabie saoudite, Brésil…) dépendent encore aujourd’hui de l’épargne du reste du monde, souligne Anton Brender qui estime donc qu’il n’y a pas de risque systémique de ce côté.

D’autant que l’on peut compter sur les banques centrales pour conduire des politiques monétaires qui resteront généralement accommodantes, dit-il. Pourquoi ? Parce que l’inflation a nettement fléchi, et qu’elle devrait rester contenue, dans les économies avancées (qui n’ont pas atteint pour la plupart le plein emploi), ainsi que dans les économies émergentes. La remontée des taux sera donc progressive. Candriam s’attend à ce que les taux à 10 ans des emprunts d’État américains affichent 2,9% dans un an (contre 2,3 aujourd’hui). De même, dans la zone euro, les taux interbancaires à 10 ans devraient remonter sagement, pour atteindre 1,6% fin 2018 contre 0,8% cette année.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content