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Crise des subprimes et révolution russe, deux points communs mais aussi deux mensonges

On “fête” les 10 ans de la crise financière ce mois d’août, mais aussi les 100 ans de la révolution russe. Or ces événements ont en réalité deux points communs qui sont aussi deux énormes mensonges.

Je n’avais pas encore eu l’occasion d’en parler, mais ce mois d’août, nous commémorons les dix ans de la fameuse crise des subprimes, qui je le rappelle a failli tous nous emporter. En réalité, nous ne “fêtons” pas un anniversaire mais deux, car 2017 correspond aussi au centième anniversaire de la révolution russe. A priori, cela semble saugrenu de mélanger les 10 années de la crise financière avec les 100 ans de la révolution russe ; les deux événements n’ont rien à voir l’un avec l’autre, direz-vous. Eh bien, détrompez-vous.

Comme l’analyse fort justement le Financial Times, ces deux anniversaires ont, au moins, deux grands points communs. Tous les deux sont basés sur deux grands rêves qui sont en réalité deux grands mensonges.

Le communisme a en effet été mis en échec car il a trahi le rêve d’origine, celui qui a attiré des millions de personnes vers lui, à savoir, créer une société égalitaire, plus solidaire et plus juste. Voilà pour le premier mensonge.

Le second mensonge était d’ordre économique : la croyance que le plan était plus fort que le marché ! La jeune génération ne le sait pas, mais durant des dizaines d’années, il y a eu un vrai débat entre les tenants de la planification économique et ceux qui ne juraient que par le marché. Ce second mensonge est apparu dans toute sa splendeur lorsque les populations ont constaté que l’économie planifiée était foireuse, et que des fonctionnaires ne pouvaient pas être meilleurs que des individus pour savoir comment produire des biens et des services de qualité et au juste prix. A l’époque, il y avait d’ailleurs une blague qui circulait dans le monde communiste et qui consistait à dire “le gouvernement fait semblant de nous payer et les travailleurs font semblant de travailler”. Bref, c’est toute la fiction de la planification qui a volé en éclats avec la faillite de l’Union soviétique et c’est ici qu’on en arrive aux mensonges du capitalisme. Après la chute du mur du Berlin, on a cru naïvement que le seul système efficace, c’était le système économique capitaliste. La preuve, c’est que le rêve communiste s’est soldé par une faillite après la chute du mur de Berlin.

Crise des subprimes et révolution russe, deux points communs mais aussi deux mensonges.

Mais ce que la crise des subprimes nous a appris, c’est que si c’est vrai que l’économie de marché reste la meilleure pour produire des produits et des services de qualité et à un prix de marché et non pas à un prix artificiel comme sous le régime communiste, elle nous a aussi appris que si les prix des biens et services sont généralement honnêtes et corrects, en revanche, les prix en vigueur sur les marchés financiers pouvaient être distordus voire manipulés. L’économie de marché est efficace, c’est vrai, mais imparfaite ou incomplète.

Et puis le second mensonge de l’économie de marché a aussi éclaté en plein jour avec cette crise financière. Ce second mensonge, c’est la trahison du vieux rêve des classes moyennes de voir leurs enfants, la génération suivante donc, avoir systématiquement un avenir meilleur que le leur.

Ce rêve d’un progrès systématique pour les générations suivantes s’est fracassé il y a dix ans avec l’éclatement de la crise financière et dont les jeunes en particulier paient le prix plein aujourd’hui.

Entre le danger du laissez-faire absolu des marchés et l’aveuglement criminel des partisans de la planification, il y a sans doute un juste milieu à trouver. C’est ce juste milieu que tout le monde cherche encore aujourd’hui !

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