Crise boursière: le film des événements

© AFP / PATRICIA DE MELO MOREIRA

Des inquiétudes suscitées par le plan grec, à l’accord arraché par Obama sur le plafond de la dette, en passant par la dégradation des États-Unis… autant d’épisodes qui ont secoué les marchés financiers ces derniers jours. Chronologie.

27 juillet: Inquiétude des marchés, une semaine après le plan grec. Les Bourses européennes se sont d’abord montrées confiantes après l’accord de la zone euro sur la dette grecque, un programme de près de 160 milliards d’euros destiné à alléger le fardeau de l’endettement et à éviter la contagion aux autres pays fragiles de l’Euroland. Mais, une semaine plus tard, le plan européen est contesté. On lui reproche de ne pas éloigner le risque de contagion et de ne pas aller assez loin sur la voie du fédéralisme budgétaire. De plus, aux yeux des marchés, l’accord comporte trop d’incertitudes, principalement sur la participation du secteur privé. Finalement, le scepticisme l’emporte, et les indices boursiers sombrent dans le rouge. En déprime depuis le 25 juillet, le CAC 40 va enchaîner 11 séances de baisse jusqu’au 8 août.

28 juillet: La Grèce dégradée par une troisième agence de notation. À l’instar de Fitch et Moody’s, l’agence de notation Standard and Poor’s dégrade la dette grecque, désormais à 2 crans du défaut de paiement. S&P estime que la mise en oeuvre du plan de sauvetage conduira à un défaut partiel qui se traduira “probablement par des pertes pour les créanciers privés”.

31 juillet: Aux États-Unis, un accord à l’arraché sur le relèvement du plafond de la dette. Après des semaines d’âpres négociations politiques, et alors que la date butoir du 2 août se rapproche, Barack Obama arrache aux camps démocrates et républicains la signature d’un compromis pour relever le plafond légal d’endettement et limiter les dépenses publiques. Le texte est adopté, dans la foulée, par la Chambre des représentants, puis par le Sénat.

2 août: Moody’s menace de rétrograder les États-Unis. Au moment même où le Congrès américain vote enfin l’accord sur le relèvement du niveau d’endettement assorti d’un plan de réduction du déficit budgétaire, l’agence de notation Moody’s considère estime que ces mesures sont insuffisantes pour assainir les finances publiques. L’agence menace de retirer son triple A, la meilleure note, à la dette publique américaine.

2 août: L’Italie et l’Espagne sous la pression des marchés. Des taux obligataires espagnols et italiens à 10 ans à leur niveaux les plus hauts, la dégringolade des Bourses de Madrid et Milan, les investisseurs craignent que l’Italie et l’Espagne ne soient les prochaines victimes de la crise de la dette. Les politiques montent au créneau. Silvio Berlusconi annonce l’adoption, en septembre, d’un “pacte” pour de relancer la croissance. Et le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero consulte ses homologues français et allemande ainsi que l’exécutif européen. Au final, la Commission européenne prend le contrepied des marchés et se dit rassurée par les mesures annoncées. Elle n’envisage pas de plan de sauvetage pour l’Italie, ni pour l’Espagne.

3 août: La dégringolade des marchés s’aggrave. Au lendemain de l’adoption du plan américain sur le relèvement du plafond de la dette, les marchés sont en proie aux doutes sur la solidité de la reprise outre-Atlantique. C’est le plongeon. Au terme d’un nouvelle journée noire sur les places européennes, Paris signe sa 8ème séance de baisse consécutive, à -1,93%.

5 août: Le couperet est tombé, les États-Unis perdent leur triple A. Pour la première fois de leur histoire les États-Unis sont rétrogradés par une agence de notation. C’est Standard and Poor’s qui leur inflige ce camouflet en dégradant d’un cran la note de leur dette souveraine. L’agence estime que les mesures de rééquilibrage des finances publiques qui accompagnent le relèvement du plafond légal de la dette sont insuffisantes.

8 août: Lundi noir sur les marchés. Dans la crainte d’un désastre sur le front boursier, les dirigeants politiques et banquiers centraux des principales économies mondiales s’engagent solennellement à “soutenir la stabilité financière et la croissance” face au “regain de tension sur les marchés financiers”. La BCE, de son côté, est prête à racheter de la dette espagnole et italienne si les investisseurs font défaut. Rien n’y fait. Leur mobilisation ne parvient pas à éteindre l’incendie annoncé. Et l’onde de choc de la dégradation de la dette américaine, se propage dès l’ouverture des places financières asiatiques, jusqu’à Wall Street qui signe sa pire séance depuis décembre 2008, et sans épargner les Bourses européennes, en déroute.

9 août: La Fed veut restaurer la confiance des marchés. Une journée placée sous le signe de l’espoir. Les marchés financiers sont suspendus aux lèvres de Ben Bernanke. Dans l’attente d’une déclaration du patron de la Réserve fédérale américaine, et avant même d’en connaître la teneur, les marchés reprennent confiance. Les places européennes limitent les pertes en fin de séance. Et le CAC 40 sort enfin de la spirale baissière. Dans la soirée, la Fed délivre enfin le signal de l’apaisement. Elle promet un taux proche de zéro jusqu’en 2013. Et prévoit aussi des mesures de soutien à l’économie américaine. L’annonce produit son effet. Wall Street repasse dans le vert, avec une hausse de 3,98% du Dow Jones, et de 5,29% du Nasdaq.

10 août: Après un répit de courte durée, les Bourses plongent à nouveau. Emportés par la chute des valeurs bancaires, de Wall Street, aux places européennes, les marchés s’enfoncent dans le rouge. Les titres financiers ont été précipités dans le négatif par l’inititative de la Grèce qui envisage d’inclure, à son programme d’échanges d’obligations, des titres à plus longue échéance, une option qui pénaliserait en premier lieu ses créanciers privés. La Bourse de Paris perd encore du terrain, secouée par des rumeurs de dégradation de la note française, des bruits de couloir sitôt démentis par les agences de notation et par Bercy. À la clôture, l’ensemble des places européennes affichent de lourdes pertes.

Trends.be, avec Lexpansion.com

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