Comment sauver la Grèce?

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Les dirigeants de l’UE espèrent parvenir à un accord jeudi pour aider financièrement la Grèce, en très grande difficulté financière. Et stopper ainsi les attaques spéculatives contre l’euro.

Après des mois de tergiversations, les pays européens se seraient enfin décidés à voler au secours de la Grèce. La désastreuse situation financière du pays,dont la dette atteindra 125% du PIB cette année fait craindre un défaut de paiement. Le sauvetage de la Grèce sera le thème principal du sommet entre les 27 dirigeants de l’UE, jeudi 11 février à Bruxelles, sous la houlette du premier président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et en présence du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet.

Pourquoi maintenant ?

Les difficultés financières de la Grèce ne datent pas d’hier. Elles ont éclaté en octobre, après l’arrivée des socialistes au pouvoir,quand ces derniers ont réalisé que le déficit public s’élèverait à la fin 2009 à 12,7% et non pas 3,7% comme c’était prévu au début de l’année. La péninsule hellénique était donc déjà au coeur des préoccupations des dirigeants de la zone euro fin 2009. Le pays a depuis présenté un plan d’austérité pour assainir ses finances publiques, dont le gel total des salaires des fonctionnaires ou le relèvement de l’âge légal du départ à la retraite, plan approuvé par la Commission européenne. Oui mais voilà, les marchés financiers ne l’entendent pas de cette oreille. Des attaques spéculatives, orchestrées par des hedges funds, se multiplient depuis une semaine contre les obligations d’Etat de la Grèce, mais aussi du Portugal et de l’Espagne, et par ricochet contre l’euro. C’est l’unité et la stabilité de la zone euro qui sont aujourd’hui en danger. Même l’Allemagne, jusqu’ici la plus réticente à aider un pays qui a menti sur ses chiffres et laissé filer ses finances publiques, a changé son fusil d’épaule.

Alors cette fois, c’est sûr, la Grèce va être sauvée ?

Rien n’est jamais certain, mais les signaux se multiplient. Les ministres des Finances de la zone euro se sont entretenus avec Jean-Claude Trichet par téléphone mercredi pour évoquer le sujet ; l’Allemagne prépare également de son côté un plan d’aide. La chancelière allemande Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont par ailleurs annoncé qu’ils tiendront une conférence de presse commune à l’issue du sommet européen informel de Bruxelles, jeudi, notamment pour évoquer la situation de la Grèce. Ces spéculations autour de mesures d’aide d’urgence ont permis à la monnaie unique de retrouver des couleurs : pour la première fois en cinq jours, l’euro est repassé mardi au-dessus de 1,38 dollar. Si les autorités européennes ne font passer aucun message fort de soutien à la Grèce, le marché sera très, très déçu…

Quelles sont les solutions envisagées ?

Deux options seraient à l’étude : des aides bilatérales sous conditions ou des garanties d’emprunts. Plusieurs pays seraient mis à contribution, notamment l’Allemagne, premier bailleur de fonds de l’Union européenne, mais aussi la France. Nicolas Sarokzy a d’ailleurs reçu mercredi à l’Elysée le Premier ministre grec Georges Papandreou. Il pourrait encore s’agir d’autres mécanismes d’aide commune, qui pourraient impliquer la Banque européenne d’investissement (BEI) ou comporter le versement anticipé de subventions européennes.

Quelles solutions sont exclues ?

La BCE est hors jeu : elle prête exclusivement aux banques commerciales et non aux Etats. Il lui est également interdit par les traités européens de racheter la dette d’un pays de la zone euro. L’option du Fonds monétaire international (FMI) a pour sa part été qualifiée “d’humiliation” par Jean-Claude Trichet. “Nous n’avons pas besoin de faire appel au FMI” pour venir en aide à la Grèce, car les Européens “peuvent et devraient” faire face “par eux-mêmes” au problème, a souligné mardi le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia.

Trends.be, Emilie Lévêque L’Expansion.com

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