Comment les banques transforment la dette US en or

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Les banques de Wall Street empruntent à la Fed à un taux quasi nul pour prêter au Trésor américain à un taux un peu plus élevé. C’est l’une des conséquences de l’explosion de la dette de l’Etat US, qui continue néanmoins de réduire son déficit budgétaire.

La dette publique de l’Etat fédéral américain, qui gonfle à un rythme affolant, présente aujourd’hui un attrait irrésistible pour les investisseurs du monde entier, à un moment où il leur paraît hasardeux de financer l’économie réelle.

A 13.311 milliards de dollars aujourd’hui, moins de deux ans après avoir passé la barre des 10.000 milliards, l’explosion de la dette américaine devrait théoriquement inquiéter les prêteurs avisés. Au contraire, elle reste un refuge très recherché.

Dans un environnement agité, les plus prudents (fonds souverains, fonds de pension, fonds monétaires) plébiscitent les bons du Trésor, très sûrs. D’autres opérateurs plus offensifs reviennent vers ce gigantesque marché qu’ils avaient délaissé.

Enfin, pour les banques de Wall Street, qui profitent des largesses actuelles de la politique monétaire, rien de plus simple que d’emprunter à la Fed, à un taux quasi nul, pour prêter au Trésor américain, à un taux un peu plus élevé.

L’Etat emprunte en effet à des taux défiant toute concurrence et pour des volumes immenses. Mercredi, le Trésor a placé 25,4 milliards de dollars de bons à 10 ans avec rendement médian de 2,73 %, au plus bas depuis janvier 2009. Problème : tout ce qui est prêté à l’Etat ne l’est pas aux créateurs d’emplois. Ceux-ci se plaignent d’avoir du mal à obtenir des fonds.

La dette américaine est aussi aidée par la crainte, de plus en plus fréquemment citée, de voir les Etats-Unis sombrer dans la déflation, une baisse durable et généralisée des prix favorable aux détenteurs d’obligations car elle fait grimper la valeur réelle des sommes dues. La Maison-Blanche prévoit que la dette publique des Etats-Unis atteindra 92,8 % du PIB à la fin de l’exercice budgétaire 2010.

Etats-Unis : le déficit budgétaire reste sur une pente descendante

Le déficit budgétaire de l’Etat fédéral américain est resté en juillet sur une pente descendante, en recul par rapport à celui du même mois de l’année précédente, selon des chiffres publiés mercredi par le département du Trésor. Ce déficit a atteint 165 milliards de dollars sur le mois, contre 180,7 milliards en juillet 2009. C’est mieux que ne le prévoyaient les économistes, qui tablaient sur 169 milliards.

Juillet est traditionnellement un mois de déficit pour l’Etat fédéral, avec des dépenses élevées, et sans date limite de paiement d’impôts. Il s’agit du 22e mois consécutif de déficit. Mais pour la troisième fois consécutive, l’Etat a accusé un déficit moins élevé que lors du même mois de l’année précédente.

Les dépenses (320,6 milliards de dollars) ont été réduites, même si elles restent les plus élevées jamais vues après le record établi en juillet 2009 (332,2 milliards). Sur les 10 premiers mois de l’exercice budgétaire, qui court d’octobre à septembre aux Etats-Unis, le déficit a atteint 1.169,1 milliards de dollars. Il apparaît en baisse de 8 % par rapport à la même période de l’exercice précédent.

Etant donné qu’août et septembre sont des mois où le déficit est traditionnellement moins élevé qu’en juillet, le déficit pour l’exercice 2010 a de bonnes chances d’être moins élevé que celui de 2009 (1.415,7 milliards de dollars). Cela démentirait une prévision publiée par la Maison-Blanche le 23 juillet, selon laquelle le déficit de 2010 battra le record de 2009.

Trends.be, avec Belga

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