Comment le déficit budgétaire est soudain passé de 3,2 à 1,3 milliard

Charles Michel © Belga

Le gouvernement Michel a confirmé une série de mesures dont le comité de monitoring doutait. Cela lui permet de réduire le déficit à politique inchangée. Mais il reste encore un montant conséquent pour les vrais arbitrages politiques.

Bon, il est où ce dérapage budgétaire ? La pression montait depuis quelques semaines : 1 milliard, un peu plus d’un milliard, deux milliards, 2,1 milliards. Et puis finalement, le comité de monitoring, l’instance de guidance budgétaire du gouvernement fédéral, a chiffré le dérapage à politique inchangée à 2,2 milliards. Ce chiffre peut être porté jusqu’à 2,9 milliards, si l’on y intègre les dépenses liées à l’asile (des frais exceptionnels et qui ne doivent pas être comptabilisés dans le déficit, estime le gouvernement) et même jusqu’à 3,2 milliards si l’on souhaite rester parfaitement calé sur la trajectoire d’un retour à l’équilibre budgétaire en 2018.

Ces chiffres sont officiels depuis le mardi 8 mars. Les cabinets ministériels ont immédiatement tenté de les vérifier. Objectif : débusquer les postes où l’on pourrait rectifier à la baisse l’appréciation du comité de monitoring. Ils ont d’emblée estimé que des dépenses de sécurité dans le cadre de la lutte anti-terroriste peuvent être considérées comment purement conjoncturelles. Et hop, 400 millions de retrouvés.

Toilettage

Le comité de monitoring avait rejeté de son épure une série de dispositions prévues dans le budget, mais pour lesquelles aucun texte légal n’est encore déposé : les fonds d’investissement immobilier spécialisés (250 millions), le re-design de l’administration (100 millions) et quelques autres. Le gouvernement confirme que ces mesures seront bien opérationnelles cette année et réintègre le rendement prévu dans le calcul. Cela permet de ramener le déficit structurel à politique inchangée entre 1,3 et 1,4 milliard.

Le toilettage du rapport du comité de monitoring s’arrête a priori à ce montant. Maintenant, on entre dans le vif du sujet, dans la négociation politique sur les mesures à prendre pour replacer le budget fédéral sur ses rails. Des groupes d’experts tournent toutes les hypothèses dans tous les sens (sécurité sociale, voitures de société, indexation…). Les ministres prendront le relais mercredi pour un premier tri ou à tout le moins balisage des idées. Le sommet européen des 17-18 mars renverra la balle dans le camp des techniciens et des groupes de travail. Les arbitrages politiques, ce sera donc au mieux pour le week-end prochain.

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