“Cinq mille euros pour assister à un CA de Belgacom, c’est exagéré”

Jean-Pascal Labille est prêt à changer la loi de 1991 pour permettre à l’Etat de reprendre le contrôle des entreprises publiques, devenues trop autonomes à son goût.

Propos recueillis par Gilles Quoistiaux et Sandrine Vandendooren

Jean-Pascal Labille a fait atterrir le dossier brûlant des nominations des patrons des entreprises publiques et de leurs packages salariaux. Dans la foulée de cet accord politique, les CA de la SNCB et – partiellement – de Belgacom vont bientôt être renouvelés. Le ministre des Entreprises publiques compte saisir la balle au bond pour préciser les missions des administrateurs nommés par l’Etat, et mettre fin à certaines situations qu’il juge abusives.

Trends-Tendances. Comptez-vous donner une feuille de route aux administrateurs nommés par l’Etat ?

Oui. J’envisage de proposer une modification de la loi de 1991 sur les entreprises publiques autonomes car je trouve que le ministre de tutelle est trop loin de l’entreprise. Je ne veux pas gérer l’entreprise à la place de ses managers mais l’Etat doit avoir plus de moyens de pression et de leviers. Je veux bien assumer la responsabilité mais il faut que l’on m’en donne les moyens. Un exemple : les fameuses indemnités de départ, ce n’est pas l’Etat qui les a fixées, mais les CA des entreprises publiques autonomes. Celles-ci adorent ce qualificatif ! Moi j’aime bien les deux premiers aussi. Aujourd’hui l’Etat actionnaire désigne des représentants au CA qui, parfois, s’autonomisent eux-mêmes et ne représentent plus que leurs propres intérêts. Je veux que l’Etat puisse jouer son rôle d’actionnaire majoritaire, d’Etat dynamique, d’Etat stratège et de soutien aux entreprises publiques. C’est pour cela que je veux pouvoir leur donner des feuilles de route avec des missions et des règles de fonctionnement, notamment concernant les rémunérations.

Allez-vous aussi revoir à la baisse les jetons de présence des administrateurs ?

Je vais demander aux entreprises de me faire des propositions car je trouve que dans certaines d’entre elles comme Belgacom, ceux-ci sont exorbitants. Cinq mille euros pour assister à un conseil d’administration qui ne dure parfois que quelques dizaines de minutes, c’est exagéré !

L’interview intégrale dans le magazine Trends-Tendances, en vente dès le 12 septembre.

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