Cinq chiffres clés pour comprendre de la crise grecque

© Getty Images/iStockphoto

Après plusieurs années de profonde récession et trois programmes d’aide, Athènes a officiellement rompu lundi avec la tutelle de ses créanciers de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI). Voici cinq chiffres clés sur cette crise qui a ébranlé l’Union européenne.

Prêts: 288,7 milliards

En euros, le montant des prêts accordés à la Grèce par ses créanciers au cours des plans d’aide.

Les Européens ont déboursé un total de 256,6 milliards d’euros et le FMI -qui a refusé de participer financièrement au troisième plan d’aide- 32,1 milliards d’euros.

La majeure partie de ces sommes colossales ne commencera à être remboursé par Athènes qu’après 2032.

Les Européens ont aussi prévu, à cette date, d’étudier l’opportunité d’un nouvel allègement de la dette publique de la Grèce, qui reste pour l’instant proche de 180% de son PIB, soit le niveau le plus élevé de la zone euro.

Croissance: -9,1%

Le taux de croissance négatif atteint par la Grèce en 2011.

Cette récession s’est poursuivie pendant deux ans, en 2012 et 2013, avant que la croissance grecque ne stagne autour de 0% pendant trois ans.

Ce n’est qu’en 2017 que la reprise s’est confirmée, avec un taux de croissance de 1,4%. Pour 2018 et 2019, la Commission s’attend même à une croissance aux alentours de 2%.

Mais la Grèce reste loin d’avoir retrouvé le niveau d’activité qui était le sien avant la crise, puisqu’elle a perdu 25% de son PIB entre 2008 et 2016.

Chômage: 27,9%

Le pic de chômage de la Grèce en juillet 2013, date à partir de laquelle ce taux a commencé à reculer.

Il s’élevait en avril dernier à 20,2%, ce qui reste, de loin, le niveau le plus élevé de la zone euro, selon l’Office européen de statistiques Eurostat.

D’après Athènes, il devrait passer sous le seuil des 20% en mai, mais ce chiffre n’a pas encore été validé par l’UE.

Le taux de chômage des jeunes -c’est-à-dire des 15-24 ans- reste lui extrêmement élevé, à 42,3% en avril.

Réformes: plus de 450

Le nombre de réformes adoptées par la Grèce au cours de son sauvetage à la demande de ses créanciers, en échange de leur soutien.

Celles-ci ont touché tous les domaines, de la fiscalité aux retraites, en passant par la santé, la sécurité sociale, le marché du travail, les banques ou le système judiciaire.

La Grèce s’est même engagée, via un vote au parlement, à mettre en place certaines mesures -de nouvelles coupes dans les retraites et des hausses d’impôts- entre 2019 et 2021.

Budget: 3,5%

En pourcentage du PIB, l’effort budgétaire que les Grecs se sont engagés à fournir jusqu’en 2022.

Cela signifie que pendant les prochains exercices, le gouvernement grec devra dégager un excédent budgétaire primaire (hors intérêts de la dette) à hauteur de 3,5% du PIB, un niveau extrêmement ambitieux.

Pour les décennies suivantes, de 2023 à 2060, l’objectif n’est plus que de 2,2% du PIB (en moyenne), mais reste tellement élevé que le FMI le juge irréaliste.

Selon l’institution internationale, seuls cinq pays européens ont réussi à atteindre depuis 1945 une moyenne d’excédent primaire de plus de 1,5% du PIB pendant plus de dix ans.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content