Ces pays qui continuent à prôner l’austérité…

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Bien que les politiques d’austérité aient mauvaise presse en Europe et dans le monde, les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande, notés triple A comme l’Allemagne, n’ont pas remis en cause leur politique de rigueur budgétaire.

Les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande, traditionnels alliés de Berlin en matière d’austérité pâtissent eux aussi de la crise économique, à des degrés divers et de manière somme toute relative par rapport au reste de l’Europe, mais ils ne semblent pas pour autant remettre en cause une rigueur budgétaire, pourtant de plus en plus critiquée ailleurs en Europe.

1. Les Pays-Bas

Le gouvernement de coalition du libéral Mark Rutte a entrepris un vaste programme de coupes budgétaires qui permettra de réduire les dépenses publiques chaque année un peu plus pour arriver à 16 milliards d’euros par an à partir de 2017. L’exécutif néerlandais avait en outre annoncé début mars la mise en place de mesures visant à économiser 4,3 milliards d’euros supplémentaires en 2014 pour respecter la limite européenne des 3%, mais a finalement décidé de retarder leur mise en place. M. Rutte et son gouvernement décideront en septembre si ces mesures doivent finalement être maintenues ou pas, en tout ou en partie. Plus qu’un coup de théâtre laissant augurer d’un changement de cap, ce retardement de l’austérité est surtout “une manoeuvre politique visant à se réserver une porte de sortie s’il s’avérait que l’économie s’améliorait vraiment et que le gouvernement a appelé un peu trop vite à l’austérité”, estime Nick Kounis, chef du département macro-économie du bancassureur ING.

L’économie néerlandaise, diversifiée et tournée vers l’étranger, était entrée en récession au quatrième trimestre 2012. Il s’agissait de la troisième période de récession aux Pays-Bas depuis 2009. Sur l’ensemble de l’année 2012, le PIB s’est contracté de 1%. Le taux de chômage, qui s’est établi à 8,1% en mars, soit son niveau le plus haut depuis 20 ans, est quant à lui en progression constante depuis juin 2011, lorsqu’il était encore à 5%.

2. L’Autriche

Le Parlement a voté le 28 mars 2012 un plan d’austérité de près de 28 milliards d’euros sur cinq ans, pour réduire les déficits publics et atteindre un budget équilibré en 2016.Ces mesures font l’objet d’un consensus entre les deux grands partis membres de la coalition gouvernementale, les sociaux-démocrates du SPÖ et les démocrates-chrétiens de l’ÖVP, et ne devraient pas être un thème de campagne pour les prochaines législatives prévues le 29 septembre.

L’économie autrichienne, elle aussi extrêmement dépendante des exportations, a connu un léger recul au quatrième trimestre 2012 avec une contraction de 0,1% du PIB. Sur l’ensemble de 2012, le PIB était en hausse de 0,8%. L’institut économique autrichien Wifo, qui publie les chiffres officiels de croissance en Autriche, prévoit une croissance de 1% en 2013. Le taux de chômage, avec 4,7% de la population active en mars (Eurostat), reste le plus faible des pays de l’UE. Ce taux est pratiquement stable sur les trois mois, mais il était encore à 4,1% en avril 2012. Le Wifo table sur une poursuite de la hausse du chômage dans les deux prochaines années et une baisse n’est pas prévue avant 2017.

3. La Finlande

Le gouvernement de coalition au pouvoir depuis 2011 a décidé de coupes de 600 millions d’euros dans les dépenses d’ici à 2015. Elles s’ajoutent aux 5 milliards d’euros d’économies déjà décidées en 2011 et 2012. Le gouvernement ainsi que les partis d’opposition peuvent être en désaccord sur les cibles des plans d’économies, mais, dans l’ensemble, tous les partis soutiennent la politique d’austérité, engagée dans un contexte économique difficile.

L’austérité a d’ailleurs toujours la cote auprès de l’opinion publique. Selon un sondage réalisé début avril, 65% des Finlandais veulent augmenter le rythme des mesures d’austérité pour lutter contre l’endettement du pays. Après des taux de croissance de 3,3% en 2010 et 2,8% en 2011, l’économie finlandaise s’est contractée de 0,2% en 2012, avec notamment un recul de 0,5% au quatrième trimestre. Elle dépend énormément des exportations, comme l’économie des Pays-Bas et de l’Autriche. Le chômage en Finlande s’est établi à 8,3% en février et mars, soit son plus haut niveau depuis juillet 2010. En février, les exportations finlandaises ont reculé de 7% sur un mois en données corrigées des variations saisonnières.

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