Centeno veut réformer la zone euro dès juin

Mario Centeno © AFP

Le nouveau président de l’Eurogroupe, le Portugais Mario Centeno, entend aboutir dès juin à de premières avancées dans la réforme de la zone euro, a-t-il indiqué mercredi au quotidien économique allemand Handelsblatt.

“En juin, nous devrions être en mesure de prendre des décisions”, après avoir “clarifié le calendrier des réformes” d’ici le sommet de l’Union européenne attendu en mars, a indiqué le ministre des Finances portugais.

A ses yeux, les circonstances ont “rarement été aussi favorables” à des avancées rapides, puisque “des Etats européens importants sortent d’élections et entament de nouvelles législatures, l’économie croît dans tous les pays et les déficits budgétaires reculent”.

M. Centeno, élu début décembre pour deux ans et demi à la tête de l’Eurogroupe, estime que le récent accord gouvernemental en Allemagne contient “des signaux positifs pour la politique européenne”, même s’il demeure flou et qu’il est déjà remis en cause par une partie des sociaux-démocrates.

Alors que l’Italie vote à son tour en mars, et malgré la poussée générale des formations populistes en Europe, l’économiste portugais assure “que le soutien à l’intégration européenne reste élevé parmi les citoyens”, une “chance unique” qu’il faut désormais “saisir”.

Les 19 Etats-membres de la zone euro restent pourtant divisés sur les futures réformes, ceux du Nord, comme les Pays-Bas et l’Allemagne, se montrant réticents à mutualiser des richesses avec des pays du Sud, tels que la France, l’Italie ou l’Espagne, dont ils jugent la politique budgétaire trop laxiste.

Parmi les sujets les plus discutés figure la création d’un budget de la zone euro, proposition clé du président français Emmanuel Macron, qui le souhaite conséquent et représentant “plusieurs points de PIB” de la zone.

Pour l’heure, une partie des ministres des Finances de l’Eurogroupe se sont prononcés en faveur d’un “instrument stabilisateur” en cas de “choc” économique. Mais pour M. Centeno, un tel budget peut aussi servir d'”instrument d’investissement”, et pourrait être “conditionné” à des réformes nationales – deux points encore en discussion.

Dans tous les cas, il n’est pas question “de transferts permanents” vers les caisses d’un Etat-membre, a-t-il promis, répondant notamment aux inquiétudes allemandes.

Mario Centeno souhaite aussi aboutir d’ici juin sur la garantie européenne des dépôts, troisième et dernier pilier de la réforme bancaire, destinée à rassurer les clients des banques mais elle aussi freinée par les réticences de l’Allemagne.

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