“Ce sont nos politiques qui ont volé la Grèce !”

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Si les Grecs critiquent parfois vertement le rôle du FMI dans l’austérité imposée à leur pays, Dominique Strauss-Kahn, ex-patron du Fonds, s’en sort avec davantage d’indulgence.

Les Grecs critiquent le Fonds monétaire international, accusé d’être à l’origine de l’austérité qui a accompagné le sauvetage de leur pays en 2010, mais semblent plus indulgents pour Dominique Strauss-Kahn, qui a démissionné de son poste de directeur général jeudi.

Selon un sondage paru jeudi dans le quotidien grec Kathimérini, un an après l’adoption du plan d’aide à la Grèce, 75 % des Grecs ont un avis négatif sur l’institution, même si 60 % avouent ne pas être informés du rôle joué par le FMI, tandis que 69 % souhaitent qu’il quitte la Grèce malgré le soutien offert pour empêcher la Grèce de faire faillite.

En mai 2010, aux côtés de l’Union européenne, le FMI a débloqué le plus gros prêt jamais accordé de son histoire à un seul pays, 30 milliards d’euros en faveur de la Grèce, ce qui a évité l’éclatement de la zone euro.

Après la démission de DSK, Georges Pétalotis, porte-parole du gouvernement grec, a souligné que la Grèce continuerait de parler avec son successeur : “C’est un fait que notre pays avait une très bonne collaboration avec le FMI et Dominique Strauss-Kahn, surtout au début où le mécanisme tripartite de soutien a été mis en place”, avec la Commission européenne et la Banque centrale européenne.

Dans la rue, les avis des personnes interrogées par l’AFP et ayant requis l’anonymat sont partagés : “Le plan d’austérité est dur mais ce n’est pas le FMI qui est responsable de ça, s’est exclamé Yorgos. Ceux qui sont responsables, ce sont nos politiques qui ont volé la Grèce.” Emmanuella, elle, “ne pense pas que l’on puisse trouver un Grec qui soit d’accord” avec la politique du FMI, tandis qu’Eva a estimé que DSK, qui avait poussé l’Europe à trouver une solution de soutien financier, “aimait la Grèce”.

En privé, certains responsables politiques ou économiques font part de leur inquiétude après la démission de Dominique Strauss Kahn en raison de son engagement personnel en faveur de la recherche d’une solution de solidarité européenne à la crise de la dette face à la pression des marchés.

Trends.be, avec Belga

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