Ce que les obligations révèlent de la peur des marchés

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La France a levé 7,996 milliards d’euros à des taux en baisse et les taux à dix ans de l’Allemagne sont à leur plus bas historique. Le contraste avec des pays comme l’Espagne est évidemment douloureux, sur fond d’inquiétude pour la Grèce et la zone euro.

Obligations : la France a levé 7,996 milliards d’euros à des taux en baisse

Le Trésor français a annoncé avoir levé mercredi 7,996 milliards d’euros, à des taux en baisse, pour la première émission de dette française à moyen long terme depuis l’élection de François Hollande à la tête de l’Etat.

La demande pour acheter la dette française a été à la hauteur des attentes du Trésor puisque qu’il prévoyait de lever entre 7 milliards et 8 milliards d’euros sur ces quatre lignes. Les taux sont ressortis en baisse par rapport à l’adjudication précédente du 19 avril.

Obligations : les taux à dix ans de l’Allemagne au plus bas historique

Les taux à 10 ans de l’obligation allemande de référence (Bund) tombaient mercredi matin à leur plus bas niveau historique, les investisseurs très inquiets de la tenue de nouvelles élections en Grèce plébiscitant ces titres de dette réputés particulièrement sûrs.

Vers 9 h, le rendement de l’obligation allemande à 10 ans, qui évolue en sens inverse de la demande, reculait à 1,434 %, contre 1,469 % mardi à la clôture. Il remontait légèrement vers 10 h, à 1,454 %. Les titres de dette allemande ne rapportent depuis longtemps plus rien aux investisseurs, focalisés sur la sécurité, alors que l’inflation en Allemagne a atteint 2,1 % en avril.

“Le marché est très inquiet des derniers développements en Grèce, souligne Jean-François Robin, stratégiste obligataire chez Natixis. Il espérait la formation en dernier recours d’un gouvernement de techniciens qui aurait pu gérer le pays au moins temporairement. Ce ne sera pas le cas.”

Dans ce contexte, les taux des dettes des pays réputés les plus fragiles souffraient. L’écart de taux entre l’emprunt espagnol à 10 ans et l’allemand a atteint un record historique en début de matinée, dépassant les 500 points de base (lire ci-après).

Obligations : la “prime de risque” entre l’Espagne et l’Allemagne au plus haut historique

L’écart de taux entre l’emprunt espagnol à 10 ans et l’allemand (référence dans la zone euro) a donc atteint un record historique mercredi en début de matinée. Cet écart, également appelé “prime de risque”, témoigne de l’inquiétude des investisseurs qui craignent une contagion de la crise grecque à d’autres pays fragiles de la zone euro.

Vers 9 h 15, les taux espagnols à 10 ans s’inscrivaient à 6,498 %, contre 6,322 % mardi soir. Ceux de l’Italie ont également fortement remonté, frôlant les 6 % (5,976 %), contre 5,850 %. De leur côté les taux à 10 ans allemands évoluaient autour de leur plus bas depuis la création de la zone euro, à 1,443 %.

L’incertitude liée aux élections en Grèce accentue la fragilité de la zone euro et relance les inquiétudes sur la situation de l’Espagne et de l’Italie, incitant les investisseurs à se détourner des titres de la dette de ces pays considérés comme fragiles. En conséquence, “ils se réfugient vers les actifs sûrs, c’est-à-dire vers les titres de la dette allemande”, expliquent les économistes de la BNP. Et “cette tendance devrait perdurer”, ajoutent-ils dans leur note quotidienne.

Trends.be, avec Belga

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