Ce “grand emprunt belge” qui lorgne votre épargne

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Pour la relance économique de la Belgique, Didier Reynders envisage “deux ou trois pistes, pas plus”, dont l’une passe par un “grand emprunt mobilisant l’épargne pour moderniser l’infrastructure du pays”.

Didier Reynders, vice-Premier ministre MR, a défendu durant le week-end l’idée d’un “grand emprunt” pour financer les infrastructures belges, parmi “deux ou trois pistes” destinées à relancer la croissance. Le ministre des Affaires étrangères souligne certes la nécessité de poursuivre la réduction des déficits publics et de l’endettement, “mais la réduction des dépenses ne signifie pas la réduction des investissements”, ajoutait-il samedi dans Le Soir et dimanche sur le plateau de RTL-TVI.


Pour la relance, il envisage “deux ou trois pistes, pas plus”, dont l’une passe par un “grand emprunt belge mobilisant l’épargne pour moderniser l’infrastructure du pays”. L’ancien ministre des Finances évoque l’accélération de la réfection du réseau routier, du bouclage du ring d’Anvers, ou encore du RER vers Bruxelles. “Je n’invente pas ces projets d’infrastructures. Je parle d’accélérer des projets que tout le monde juge importants.”


Si l’Europe injecte 6 milliards d’euros pour la Belgique, “comme on en parle”, il conviendrait, aux yeux de Didier Reynders, d’assortir cette injection dans l’économie belge de ce “grand emprunt”. “Si l’on offre un taux correct, la somme peut se chiffrer en milliards.”


Les autres pistes de relance sont à ses yeux le soutien aux PME, par l’élimination des charges sur les premiers emplois, et le pouvoir d’achat, en réduisant l’impôt via une augmentation du revenu non imposé, ce qui est “prévu dans l’accord de gouvernement”.


Le PS avait de son côté annoncé vendredi qu’il présenterait le mois prochain au gouvernement ses propositions en matière de relance économique sur la base d’un plan en dix points, passant notamment par l’imposition d’une baisse des prix dans la distribution.


La sortie de Didier Reynders énerve le ministre wallon des Travaux publics


La sortie de Didier Reynders, qui dit être le seul à constater le mauvais état des routes, a irrité le ministre wallon des Travaux publics, Carlo Di Antonio (cdH) : “Il est tout aussi surprenant que Didier Reynders soit le seul à ne pas remarquer les très nombreux chantiers sur les routes wallonnes”, a-t-il répliqué par communiqué.


Il rappelle l’existence du plan “routes” visant à réaliser 320 chantiers d’ici 2016, avec un pic des travaux en 2012 et 2013. “En programmer davantage rendrait la mobilité sur nos routes impossible. De plus, la programmation des travaux doit être soutenable par nos entrepreneurs.”


Carlo Di Antonio refuse que l’on en appelle à l’épargne pour financer les travaux : “Ce n’est pas aux Belges de contribuer davantage à la rénovation et à l’entretien de notre réseau, mais bien aux utilisateurs étrangers. Notre réseau est en effet l’un des plus utilisés en Europe, il est logique qu’ils participent aussi au financement de ces investissements.”


Le ministre wallon des Travaux publics rappelle l’accord passé en 2011 entre la Wallonie, la Flandre et la Région de Bruxelles-Capitale visant à l’instauration d’un système de prélèvement kilométrique intelligent pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes et l’introduction d’une vignette électronique pour les véhicules de tourisme.


“Pourquoi, depuis des années, les Régions ne prévoient-elles pas ce genre de prélèvement sur tout le (trafic de) transit ?”, a renchéri dimanche Didier Reynders, évoquant un péage ou une vignette.

Trends.be, avec Belga

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