Canada: la relance budgétaire passe par des grands travaux d’infrastructures

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Le gouvernement canadien a décidé mardi d’injecter plus d’argent dans l’économie pour relancer l’activité par des grands travaux d’infrastructures.

“La faiblesse de la croissance (canadienne) et partout dans le monde signifie que notre plan est plus important que jamais”, a déclaré le ministre des Finances, Bill Morneau, dans sa mise à jour économique d’automne aux députés.

Le plan de relance budgétaire programmé par le gouvernement libéral, aux affaires depuis un an, s’inscrit sur plus d’une décennie.

Après avoir déjà prévu de dépenser 12 milliards de dollars canadiens (8 milliards d’euros) sur l’exercice fiscal en cours jusqu’au 31 mars 2017, le gouvernement promet pour la prochaine décennie d’injecter “un montant supplémentaire de 81 milliards dans le transport en commun, l’infrastructure verte, l’infrastructure sociale, le transport en appui au commerce et dans les villes intelligentes”.

“Ces investissements sont sans précédent”, a souligné Bill Morneau, car “les besoins sont considérables” pour assurer “une croissance soutenue”.

Depuis la chute des cours du pétrole, l’économie canadienne piétine en dépit du maintien de taux d’intérêt faibles. La banque centrale ne prévoit cette année qu’une croissance de 1,1%.

Dans sa révision économique, le gouvernement a noté qu’avec la chute des cours des prix du pétrole et des produits miniers sur les deux dernières années, et la baisse de 50% des investissements des industries pétrolières, c’est un manque de 87 milliards qui est enregistré cette année pour le produit intérieur brut.

Mais, selon le gouvernement, “les investissements importants visant à renforcer l’économie du Canada ne font que commencer à avoir une incidence” et le programme d’infrastructures “stimulera l’activité économique à court terme”.

Pour le ministre des Finances, la croissance moyenne sur les cinq prochaines années, prévue à 1,8%, devrait rester au-dessus de la moyenne de la croissance des pays du G7 (+1,4% selon le FMI).

“Le gouvernement est déterminé à réaliser des investissements judicieux et nécessaires qui redynamiseront l’économie canadienne, stimuleront la croissance durable et renforceront la classe moyenne”, a promis M. Morneau.

Cette relance économique passera largement par la nouvelle Banque de l’infrastructure du Canada qui “sera responsable d’investir 35 milliards de dollars” pour le compte du gouvernement fédéral.

En injectant massivement des liquidités, le déficit budgétaire va se creuser dans des proportions raisonnables d’autant que le solde négatif de 29 milliards prévu pour l’année fiscale 2016/17 a été révisé à 25 milliards.

En revanche, le déficit pour l’exercice fiscal suivant sera de près de 28 milliards puis au-dessus de 19 milliards en 2018/19. Le déficit budgétaire devrait ainsi rester entre 1,2 et 1,3% du produit intérieur brut (PIB).

La dette fédérale resterait, selon les projections du gouvernement, inférieure à 32% du PIB.

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