Budget : le Royaume-Uni au pain sec et à l’eau

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Le Royaume-Uni entre dans une “ère d’austérité”, a prévenu samedi David Laws, secrétaire d’Etat britannique au Trésor, qui devait dévoiler lundi les détails de coupes budgétaires de 6 milliards de livres pour cette année.

“Nous allons passer d’une ère d’abondance à une ère d’austérité dans les finances publiques, a indiqué David Laws, Chief Secretary to the Treasury, au Financial Times, sa première interview à la presse écrite depuis son entrée au gouvernement de coalition conservateur/libéral démocrate issu des législatives du 6 mai. Nous allons faire en sorte que cette austérité soit aussi progressive que possible, en protégeant les choses et les gens qui ont besoin de protection.”

L’homme se dit “prêt mentalement à recevoir de nombreuses plaintes de personnes en colère” après les réductions budgétaires. Le gouvernement du Premier ministre conservateur, David Cameron, entend réduire les dépenses publiques de 6 milliards de livres (8,7 milliards d’euros) sur l’année fiscale 2010/2011. La résorption du déficit public abyssal est une priorité du gouvernement.

Elizabeth II : “Le programme législatif de mon gouvernement sera basé sur les principes de la liberté, de l’équité et de la responsabilité !”

Protocole immuable et “nouvelles politiques” : Elizabeth II a dévoilé en grande pompe, mardi, le programme du nouveau gouvernement britannique, visant à réduire une vaste dette publique et à “redonner le pouvoir aux citoyens” grâce notamment à une réforme politique radicale.

“Le programme législatif de mon gouvernement sera basé sur les principes de la liberté, de l’équité et de la responsabilité”, a déclaré la reine sur le ton monocorde qui sied à l’occasion, afin de souligner la neutralité de la souveraine. Comme le veut une tradition remontant à 1536, le discours est prononcé avec un grand faste devant les deux chambres du Parlement réunies (Lords et Communes).

Convoyée en carrosse doré depuis le palais de Buckingham, la reine s’assied sur le trône des Lords, coiffée de sa couronne ornée de plus de 3.000 pierres précieuses. Le “discours du trône”, écrit par le gouvernement, marque l’ouverture officielle du Parlement de Westminster. Il présente le programme législatif pour la session à venir, issu des compromis qu’ont dû faire les conservateurs (droite) et les libéraux-démocrates (centre-gauche) après leur mariage improbable pour former le premier gouvernement de coalition britannique depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le texte sera à ce titre passé à la loupe par chacun des partis, à la recherche des concessions accordées ou arrachées. Parmi la vingtaine de projets de loi du gouvernement emmené par le Premier ministre conservateur David Cameron, figurent en premier lieu la “réduction du déficit et la restauration de la croissance économique”, a précisé la souveraine. Telle une piqûre de rappel, de nouveaux chiffres sont venus confirmer ce mardi la fragilité de la reprise : la croissance est réduite à un maigre 0,3 % au premier trimestre.

“Des actions seront prises afin d’accélérer la réduction du déficit budgétaire”, a promis la monarque. Le déficit public britannique est l’un des plus élevés en Europe, dépassant les 11 % du PIB. Fidèle au programme d’austérité déjà en partie annoncé lundi, avec une première tranche d’économies de 6,2 milliards de livres, la reine a annoncé une réduction des “dépenses de la bureaucratie”.

Confirmant une réforme politique annoncée comme “radicale”, la reine a indiqué que le Premier ministre se verrait retirer le droit de convoquer des législatives quand bon lui semble, le mandat des députés étant fixé à cinq ans. La chambre des Lords, où les membres sont actuellement nommés, sera “totalement ou en partie élue” selon la représentation proportionnelle. Un référendum sera de plus tenu sur le remplacement de l’actuel mode de scrutin uninominal majoritaire, jugé inique par les “Lib Dems”, par le vote alternatif.

La population sera de plus consultée par référendum sur tout nouveau transfert de pouvoir à Bruxelles, une promesse fidèle à l’euroscepticisme des conservateurs qui fait difficilement ménage avec l’europhilie avérée des “Lib Dems”. Autre concession lâchée par les libéraux-démocrates : une loi fixera un plafonnement du nombre d’immigrés non ressortissants de l’UE, tandis que les libéraux plaidaient pour une régularisation des clandestins.

Trends.be, avec Belga

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