Budget européen: un accord “d’avenir, de modération et dicté par l’urgence”

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Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a défendu vendredi l’accord sur le cadre budgétaire pluri-annuel de l’UE, trouvé après plus de 24 heures de négociations entre les 27.

“Ce n’est le budget parfait de personne, mais tout le monde y trouvera quelque chose”, a-t-il dit, évoquant “un budget d’avenir, de modération et dicté par l’urgence”.


Dans une courte conférence de presse après ce qui fut “la plus longue réunion depuis le début de (son) mandat”, M. Van Rompuy a insisté sur le maintien de programmes essentiels pour la croissance et la solidarité en dépit d’une réduction des dépenses.

Si, pour la première fois dans l’histoire européenne, un budget pluri-annuel est en baisse par rapport à la période précédente, “nous pouvons prouver” que les dépenses de recherche et développement, les investissements dans les transports et l’énergie, l’aide au développement, l’aide alimentaire aux démunis et les politiques d’emploi des jeunes seront préservées, voire augmentées, a-t-il dit.

Rappelant son expérience de ministre du Budget en Belgique en d’autres temps difficiles, M. Van Rompuy a souligné qu’il n’était pas possible de contenter tout le monde. Le Parlement européen, où des voix critiques se font déjà entendre, devra “prendre ses responsabilités” au moment d’approuver le budget.

“Nous avons pris nos responsabilités. Le Parlement européen doit, à son tour, prendre ses responsabilités. Le budget européen n’est pas un exercice comptable. La vie, la survie de régions, de groupes sociaux en dépendent”, a-t-il affirmé, appelant les eurodéputés à “bien réfléchir avant un rejet”. Il n’est pas acquis que ces propos suffisent à apaiser des parlementaires très remontés contre un compromis jugé trop peu ambitieux. Les présidents des quatre principaux groupes politiques ont d’ores et déjà rappelé dans un communiqué que “les vraies négociations débutent maintenant”.

Avant le vote, attendu dans plusieurs mois, des discussions doivent en effet prendre place autour de quelques aspects encore négociables du budget – mais sans doute pas aussi négociables que le souhaitent les eurodéputés, qui ont une longue liste de revendications. Ils se déclarent notamment “abasourdis” qu’en maintenant l’écart

comptable entre crédits d’engagements et crédits de paiement, “les dirigeants européens aient approuvé un budget pouvant conduire à un déficit structurel”.

M. Van Rompuy a balayé cet argument vendredi en soulignant que l’écart était maintenu à son niveau de la période précédente, soit environ 5% du budget.

De son côté, la Commission européenne, qui sera chargée d’exécuter le budget, affiche une réaction mitigée. “Je dois reconnaître que cet accord est le mieux qu’il a été possible d’obtenir à l’unanimité”, a dit son président, José Manuel Barroso. Mais “c’est en dessous de ce que la Commission considère comme souhaitable”, a-t-il ajouté. L’accord “peut néanmoins encore être un catalyseur important pour la croissance et les emplois”, a-t-il souligné.

Levif.be avec Belga


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