Budget 2011 de l’UE : la présidence belge tombe sur un os

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L’adoption du budget 2011 de l’Union européenne pourrait devenir un casse-tête pour la présidence belge, qui cherche actuellement à mettre d’accord les Etats membres entre eux, tout en s’efforçant d’amadouer des eurodéputés très vindicatifs.

Les parlementaires européens réclament des fonds supplémentaires pour une série de nouvelles politiques qui seront menées au niveau de l’UE, notamment dans le cadre du traité de Lisbonne. Or, dans un contexte de crise économique, les 27 se montrent très réticents à augmenter les dépenses.

“Les Etats membres veulent que l’Union fasse plus mais ils refusent de payer pour cela”, a résumé le député socialiste Göran Färm, qui appelle à “combattre le message d’austérité des ministres, en particulier venant des gouvernements du Royaume-Uni, de République tchèque et de certains pays scandinaves. Un échec des négociations actuelles pourrait conduire à la première crise budgétaire majeure depuis des décennies !”

Guy Verhofstadt, chef du groupe libéral, est encore plus catégorique. Il fixe trois conditions pour que son groupe vote le budget 2011, notamment la possibilité pour l’UE de prélever un impôt directement : “Tout d’abord, nous voulons une déclaration prévoyant de doter l’UE d’une nouvelle ressource propre, dont les modalités seront discutées le moment venu. Nous demandons ensuite la pérennisation du mécanisme européen de stabilisation financière, tant la crise obligataire persistante le justifie. Enfin, nous exigeons du Conseil qu’il cesse de bricoler le budget à chaque dépense nouvelle et prévoit les recettes afférentes, afin d’éviter les tribulations budgétaires dont sont victimes par exemple Iter ou Galileo.”

Guy Verhofstadt se dit “prêt à l’échec sur le budget 2011” si ces préoccupations ne sont pas traitées. L’Union européenne devrait alors adopter des douzièmes provisoires, à l’instar de la Belgique en affaires courantes, un scénario que la présidence belge essaie à tout prix d’éviter.

Olivier Chastel, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, a confié à l’agence Belga qu’il serait presque impossible de trouver un accord sur les ressources propres à si brève échéance. Selon lui, les parlementaires le savent mais veulent surtout maintenir la pression pour parvenir à un accord à terme. Quant à l’augmentation des ressources, elle sera très délicate à faire accepter aux Etats membres, dont un certain nombre sont engagés dans des programmes d’austérité draconiens.

En tant qu’Etat membre, la Belgique est quant à elle favorable à un “budget à la hauteur des défis”, soulignait mercredi soir Steven Vanackere, ministre des Affaires étrangères. Mais elle s’efforcera surtout, en tant que présidence, de parvenir à un accord afin d’éviter un vote négatif du Parlement, “peu importe ce que nous pensons sur le fond”, a-t-il dit.

Le vote en plénière est prévu la semaine du 18 octobre à Strasbourg.

Trends.be, avec Belga

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