Bruxelles pousse en faveur d’un accord rapide sur l’aide à la Grèce

© Epa

La Commission européenne a appelé vendredi les dirigeants des pays de l’UE à se prononcer lors d’un sommet la semaine prochaine sur un mécanisme d’aide de la zone euro à la Grèce, à utiliser si nécessaire, malgré les très fortes réticences de l’Allemagne.

Il est important que l’Union européenne parvienne dans le courant de la semaine prochaine à une conclusion plus spécifique” sur ce plan d’action, a déclaré vendredi 19 mars à des journalistes à Bruxelles le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn. Les chefs d’Etat et de gouvernement européens se réunissent en sommet jeudi et vendredi de la semaine prochaine.

Il faut “une conclusion politique spécifique concernant le cadre européen d’action coordonnée et conditionnelle à utiliser si nécessaire, et si on le demande“, en faveur de la Grèce, a ajouté le commissaire à Bruxelles, “il est important que nous achevions politiquement le travail (de préparation) qui a été effectué“.

A ce stade, il ne s’agit pas d’autoriser le versement d’argent à Athènes, que les autorités grecques ne demandent pas encore de toute façon, mais d’entériner la mise en place du plan d’action. La Grèce insiste pour en disposer: “Nous voulons avoir un revolver chargé” au cas où, a insisté cette semaine à Bruxelles le Premier ministre grec Georges Papandréou.

Cet outil a déjà été approuvé lundi dans ses grandes lignes par les ministres des Finances de la zone euro. Mais il doit encore être validé par les chefs d’Etat et de gouvernement pour pouvoir être utilisé le cas échéant. Le mécanisme prévoit la possibilité de prêts bilatéraux accordés de tous les pays de la zone euro à Athènes. Actuellement, la Grèce estime devoir payer des taux d’intérêt trop élevés sur les marchés financiers pour emprunter, afin de financer ses déficits.

Mais l’Allemagne reste pour l’instant très réticente à ce que le sujet de l’aide à la Grèce soit inscrit à l’ordre du jour de la réunion des dirigeants de l’UE la semaine prochaine. “Il n’y a pas de consensus des dirigeants des pays de la zone euro” à ce sujet, confie une source diplomatique européenne. La chancelière Angela Merkel refuse l’idée d’une aide financière à la Grèce, qu’elle renvoie à ses problèmes budgétaires. Elle semble sur une ligne plus dure que son propre ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, qui avait, à son niveau, approuvé les grandes lignes du mécanisme d’aide à la Grèce.

L’Allemagne a même changé son fusil d’épaule: elle est prête à accepter à présent que la Grèce fasse appel au Fonds monétaire international (FMI) pour se renflouer, alors que jusqu’ici elle privilégiait une solution européenne. “L’hypothèse la plus évidente est que la Grèce va devoir aller au FMI, c’est ce que l’Allemagne veut. Ce n’est pas bon pour l’Europe“, estime un diplomate européen de haut rang à Bruxelles.

Sans exclure l’option FMI, la Commission européenne s’en tient pour sa part à l’engagement de principe pris le 11 février par les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro de soutenir la Grèce si ses difficultés devaient menacer la stabilité de la zone euro. “C’est là-dessus que nous basons notre travail”, a souligné jeudi le porte-parole de M. Rehn, Amadeu Altafaj Tardio, lors d’un point de presse. Il a insisté sur le fait que cette déclaration engageait “tous les pays de la zone euro”, Allemagne comprise donc.

Trends.be, L’Expansion.com

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content