Brexit: “Nous avons un plan”, assure Theresa May

Theresa May © Reuters

La porte-parole de la Première ministre Theresa May a affirmé mardi après-midi que le gouvernement britannique avait bien un plan pour le Brexit, face à la publication par le Times d’un rapport qui affirme le contraire, provoquant des remous politiques dans le pays.

“Nous avons un plan. Je le dis sans réserve”, a déclaré la porte-parole de la Première ministre Theresa May, soulignant que ce plan consistait notamment à mettre en place un nouveau département chargé de “mener et coordonner les négociations”.

En fin de matinée, la porte-parole avait rejeté les affirmations du rapport publié par le Times et dont le gouvernement affirme qu’il ne l’a jamais commandé.

“Nous ne reconnaissons aucune des affirmations contenus dans ce mémo non sollicité effectué pour un cabinet comptable qui cherche à faire des affaires avec le gouvernement”, avait-elle ajouté, citant nommément le cabinet Deloitte.

De son côté Deloitte a réagi en fin de journée pour affirmer que le gouvernement ne lui avait pas commandé le rapport et qu’il n’avait reçu aucune information de ses services pour le préparer.

“C’était une note destinée principalement à un public en interne. Elle n’a pas été commandée par le bureau du Premier ministre ni aucun autre département du gouvernement et donne une vue de la tâche qui attend le gouvernement”, explique-t-il dans un bref communiqué.

Daté du 7 novembre et intitulé “Mise à jour sur le Brexit”, le document décrit un exécutif croulant sous le poids de “plus de 500 projets” liés au Brexit, un chiffre “excédant (sa) capacité à les traiter rapidement”, notamment en raison d’effectifs insuffisants pour gérer la surcharge de travail.

Le rapport estime que le gouvernement pourrait avoir besoin d’embaucher de 10.000 à 30.000 employés pour faire face à la situation.

Il note aussi que, malgré de nombreuses discussions depuis le référendum du 23 juin, les membres du gouvernement pourraient encore avoir besoin de six mois supplémentaires pour se mettre d’accord sur la stratégie de sortie de l’UE.

Ce délai serait dû à l’extrême complexité du dossier, aux divisions au sein du gouvernement sur l’orientation à donner au Brexit, mais aussi à la propension de Theresa May à ne pas déléguer, un style de gouvernement que le rapport juge difficilement compatible avec la tâche titanesque que constitue la sortie de l’UE.

Theresa May, qui a promis qu’elle lancerait d’ici à la fin mars le processus de sortie de l’Union européenne, n’a jusqu’ici guère livré de détails sur sa stratégie.

“Cette pagaille à la tête du gouvernement confirme que la seule raison pour laquelle Theresa May ne nous parle pas de son plan pour le Brexit, c’est qu’elle n’en a pas”, a dénoncé le leader du parti Libéral démocrate (centre), Tim Farron.

Ce rapport, a renchéri le député travailliste Pat McFadden, partisan d’une sortie limitée de l’UE, “montre à quel point le camp pour la sortie (de l’UE) n’était pas préparé”. “Il y a un besoin urgent de clarté”, a-t-il dit en appelant le gouvernement à “présenter un plan”.

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