Brexit: l’UE envisage déjà des retards dans les négociations

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Le négociateur en chef du Brexit pour l’UE a prévenu que les discussions sur les futures relations commerciales avec le Royaume-Uni pourraient être retardées par le flou de la position britannique sur sa facture de départ, ont déclaré jeudi des sources diplomatiques à Bruxelles.

Michel Barnier envisageait de commencer ces tractations préliminaires sur de futurs accords commerciaux au mois d’octobre cette année, mais à condition que des “progrès suffisants” aient été réalisés d’ici-là dans les tractations sur les modalités du divorce avec Londres, engagées en juin.

Cette condition semble désormais difficile à remplir en raison du peu d’avancées sur le dossier épineux des engagements financiers que Londres devra honorer vis-à-vis de l’UE, évalués officieusement entre 60 et 100 milliards d’euros côté européen.

“Barnier et ses représentants ont exprimé des doutes sur la possibilité d’atteindre l’objectif informel du mois d’octobre étant donnée la position du Royaume-Uni sur la facture”, a dit à l’AFP une source diplomatique ne souhaitant pas être identifiée.

“Si l’échéance d’octobre est ratée, la prochaine échéance informelle pourrait passer à décembre, pour le sommet européen suivant”, a-t-elle ajouté. Les dirigeants des pays de l’UE devront en effet se réunir, sans le Royaume-Uni, pour évaluer si des “progrès suffisants” ont été faits dans les négociations.

Lors de la dernière session de pourparlers, qui a eu lieu au mois de juillet à Bruxelles, Michel Barnier avait demandé de la “clarté” à Londres concernant le règlement de ses engagements dans les budgets européens déjà décidés.

“Le fait que beaucoup plus doit être fait pour atteindre des +progrès suffisants+ d’ici octobre ne peut pas être une surprise pour le Royaume-Uni, a estimé une source européenne.

Outre la facture du Brexit, les deux autres sujets prioritaires identifiés par l’UE sont le sort des expatriés européens au Royaume-Uni et des Britanniques dans l’UE après le retrait britanique, et l’avenir de la frontière entre l’Irlande et la province britannique de l’Irlande du Nord.

Les Britanniques auraient voulu pouvoir discuter dès le départ de leur future relation commerciale avec l’UE, mais celle-ci a insisté pour que cette négociation parallèle ne puisse intervenir que dans une seconde phase.

Celle-ci devrait s’achever “vers octobre 2018” selon Michel Barnier, avec un accord à la fois sur les conditions du retrait britannique, programmé en mars 2019, et sur les contours de la “relation future” avec Londres.

Ce calendrier laisserait six mois pour une ratification de l’accord par le Parlement européen et le Parlement britannique.

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