Brexit et tensions commerciales font courir un risque à la zone euro, selon le FMI

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Le Fonds monétaire international a pointé jeudi plusieurs risques susceptibles de freiner la croissance de la zone euro, dont les tensions commerciales avec les Etats-Unis et “le manque de progrès” dans les négociations du Brexit.

“Bien que toujours vigoureuse, l’expansion de la zone euro ralentit à un rythme plus modéré”, constate le FMI dans son rapport annuel sur les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

Cette croissance, essentiellement portée par la demande intérieure, devrait atteindre 2,2% en 2018 et 1,9% en 2019, avant de se porter à environ 1,5% les années suivantes.

“Un éventail de risques mondiaux et nationaux pèse sur les perspectives”, note cependant l’institution basée à Washington.

Parmi ces risques, “les tensions commerciales qui se sont accrues avec les droits de douane récemment appliqués par les Etats-Unis sur les importations d’acier et d’aluminium”, mais aussi “le manque de progrès dans les négociations du Brexit”.

Dans un chapitre spécifiquement consacré au Brexit, le FMI estime que la sortie du Royaume-Uni aura des effets sur l’Union européenne, “compte tenu de la profondeur et de la complexité de l’intégration” entre les deux zones.

Selon lui, les économies les plus ouvertes, comme la Belgique, les Pays-Bas et surtout l’Irlande, sont les plus exposées aux éventuels chocs engendrés par le Brexit.

Dublin en particulier est susceptible de subir des pertes du même ampleur que celle du Royaume-Uni.

“Inaction politique”

Le FMI souligne par ailleurs que “l’inaction politique” au niveau de chaque Etat membre, notamment les pays les plus endettés, constitue un risque “important” pour le futur.

Au rayon des bonnes nouvelles, l’institution salue les “progrès significatif” enregistrés sur l’Union bancaire. “La taille et la qualité des provisions des banques sont plus élevées qu’auparavant et les prêts non performants ont diminué, mais la faible rentabilité demeure un sérieux défi pour de nombreuses banques”.

En ce qui concerne l’inflation, celle-ci ne devrait atteindre durablement l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE) que dans “quelques années”.

“Si l’inflation globale a montré une certaine volatilité ces derniers temps, l’inflation sous-jacente (qui exclut par exemple l’énergie, produit particulièrement volatil, NDLR) reste faible”, souligne le FMI.

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