Bpost : la page Thijs est définitivement tournée

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Une “marge” avait été envisagée au sein du comité ministériel restreint en vue de permettre éventuellement au patron de bpost Johnny Thijs de poursuivre un an ou deux à la tête de l’entreprise au-delà des 650.000 euros de rémunération mais ce dernier a, dès le début, fait savoir qu’il renonçait à un nouveau mandat, a indiqué jeudi à la Chambre le Premier ministre Elio Di Rupo.

L’Open Vld qui avait demandé ces dernières semaines des éclaircissements sur la manière dont le ministre des Entreprises publiques Jean-Pascal Labille gérait le dossier de la direction de bpost a pris acte jeudi des informations fournies par le Premier ministre. Les libéraux flamands avaient notamment relayé le point de vue de Johnny Thijs qui a dit avoir renoncé après s’être senti lâché alors que le gouvernement avait décidé de resserrer les émoluments des patrons des entreprises publiques. “Merci pour l’historique. Le ‘kern’ avait donc prévu une marge dont on peut regretter qu’elle n’a pas été exploitée opportunément, il y a eu une approche malheureuse”, a dit la députée Sabine Lahaye-Battheu qui a appelé à tourner la page et à se pencher sur l’avenir des entreprises publiques et notamment les propositions de loi de son parti sur la privatisation.

Il est effectivement “temps de passer à autre chose” et “on ne fera pas l’économie d’un débat sur le rôle de l’Etat dans les Entreprises publiques, et singulièrement sur celles cotées en bourse”, a renchéri Valérie De Bue (MR). Du côté socialiste, on a répété jeudi que la procédure de sélection d’un nouveau patron pour bpost résultait de la “décision personnelle” de M. Thijs de quitter l’entreprise. “C’est un choix très clair qu’a posé M. Thijs. Il faut respecter ce choix. Je suis certaine que nombreux sont ceux qui ont les mêmes qualités que M. Thijs et qui pourront travailleur aux nouvelles conditions salariales, conformément à l’accord de gouvernement”, a indiqué Karine Lalieux (PS).

“En ce qui concerne bpost, le comité restreint s’était accordé sur la possibilité d’envisager une marge en ce qui concerne la limite salariale (de 650.000 euros) dans l’hypothèse où l’actuel CEO, Johnny Thijs, souhaitait continuer à la tête de l’entreprise pour une période limitée. Un ou 2 ans maximum, une option que ce dernier avait laissé entendre”, a confirmé M. Di Rupo. Le Premier ministre a reçu M. Thijs chez lui à Mons, le 21 décembre, en compagnie de la présidente du Conseil d’administration de bpost, Martine Durez. “Dès le début de l’entretien, M. Thijs a clairement fait savoir qu’il ne souhaitait pas que son mandat soit prolongé. Pas non plus pour une période déterminée”, a précisé à la Chambre M. Di Rupo. Il restera en place jusqu’à la désignation de son successeur.

L’opposition écologiste a regretté le flou et les tensions dans la majorité en ce qui concerne la gestion du dossier. Les Verts ont une nouvelle fois pointé du doigt les nouveaux montants de rémunération pour le patron de bpost qu’ils jugent encore trop élevés. Un facteur doit travailleur 25 à 30 ans pour gagner ce que le CEO touchera en un an, a dit Stefaan Van Hecke. Dans la majorité, le cdH Christophe Bastin a estimé qu’on ne pouvait que “regretter” le départ de M. Thijs s’il se confirme que tel était son choix. “Mais nul n’est irremplaçable, il faut lancer la procédure pour trouver un nouveau capitaine”, a-t-il dit.

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