BNP Paribas, Belfius, Brussels Airport, Proximus, Loterie Nationale…: des privatisations dans l’air rue de la Loi

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Les banques d’affaires Nomura et Leonardo ont été chargées d’une analyse stratégique des principales participations de l’Etat belge dans des entreprises. Il s’agit d’un marché de 800.000 euros hors TVA.

Y a-t-il de la privatisation dans l’air à la rue de la Loi? Le gouvernement fédéral n’ose pas prononcer le mot. Mais cela ne l’empêche pas de préparer le terrain. Il a récemment confié aux banques d’affaires Nomura et Leonardo le soin de réaliser une analyse financière et stratégique des participations de l’État. Cette mission, pour laquelle un montant de 800.000 euros (hors TVA) a été prévu, doit être terminée au plus tard pour le 1er novembre.

Objectif affiché: “Optimiser la stratégie d’actionnariat de l’État”, en prenant en compte “l’objectif visant à réduire davantage la dette publique”. L’étude sera ciblée sur BNP Paribas, Belfius, Ethias, Brussels Airport, Proximus, bpost et la Loterie Nationale, précise le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), en réponse à une question de la députée Meyrem Almaci (Groen).

Pour toutes ces entreprises, il attend des banques d’affaires d’une part la détermination d’une fourchette de valorisation à court et à moyen terme, et, d’autre part, une analyse fine de son apport actuel à l’économie belge, à travers la manière dont sa stratégie d’entreprise s’inscrit dans la politique économique globale, sa politique de dividendes et son impact sur l’emploi.

Le rôle de Belfius

Pour le cas précis de Belfius, le rôle essentiel de la banque en matière de financement des pouvoirs publics sera intégré dans l’analyse, ajoute Johan Van Overtveldt. Le ministre écarte en revanche toute autre considération relative à l’intérêt sociétal d’une banque publique. L’objectif principal de l’actuelle politique de gestion de Belfius, explique-t-il, est de se “développer de manière (financièrement) durable afin que l’actionnaire dispose de suffisamment de flexibilité pour prendre une décision quant à une éventuelle privatisation”.

Le ministre des Finances attend aussi des propositions visant à optimiser la stratégie d’actionnariat concernant les autres participations de la Société fédérale de participations et d’investissement (SFPI). Celle-ci est présente dans une quarantaine d’entreprises, avec un bilan de près de deux milliards d’euros.

Début mai, le gouvernement avait adopté un avant-projet de loi, afin de permettre de baisser la participation de l’Etat dans les entreprises publiques autonomes et cotées en bourse (Proximus et bpost) sous la barre des 50% plus une action. Un arrêté royal délibéré en conseil des ministres reste toutefois nécessaire pour concrétiser toute cession de parts de l’Etat.

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