Bilan de santé “préoccupant” pour les communes belges

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Les dépenses des communes belges progressent nettement plus vite que leurs recettes fiscales. Cela explique un déficit global de 289,2 millions d’euros en 2011. Les difficultés sont plus nettes en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles.

Le contexte économique incertain pèse, en 2011, sur les finances communales qui restent sous tension, tant en ce qui concerne leur budget d’exploitation que leurs projets d’investissements, a indiqué Dexia lundi, au cours d’une conférence de presse.

Cette année, les recettes ordinaires à l’exercice propre s’établissent ainsi à 14,291 milliards d’euros, ce qui constitue une croissance “ralentie” de 1,6 % par rapport à 2010, alors que la croissance s’était élevée à respectivement 2,5 % et 3,7 % au cours des deux exercices précédents.

Ce ralentissement est particulièrement marqué en Flandre (+ 0,7 %) alors que la croissance des recettes ordinaires reste proche des 3 % en Wallonie et à Bruxelles, a détaillé Dexia en s’appuyant sur les résultats de son enquête annuelle consacrée aux finances locales. Plus de 490 communes représentant près de 90 % de la population y ont participé.

Les dépenses ordinaires croissent plus vite que les recettes fiscales

Selon cette étude, les recettes fiscales, qui assurent plus de 50 % du financement ordinaire des communes, subissent actuellement un “sérieux” ralentissement, avec une croissance limitée à 1,6 % seulement alors que la moyenne annuelle, depuis 2007, est de 3,4 %.

“Cet essoufflement des recettes fiscales est principalement dû à la taxe additionnelle à l’impôt des personnes physiques, qui recule de 0,4 % en 2011, contrastant avec une progression de 4,5 % en 2010 et de 7,4 % en 2009”, précise Dexia.

Parallèlement, les dépenses ordinaires des communes, qui s’élèvent à 14,581 milliards d’euros, progressent davantage que l’année précédente (+ 3,2 %, contre + 1,9 % en 2010).

Dans ce contexte, et alors que les dépenses progressent à un rythme plus soutenu que les recettes, les soldes budgétaires enregistrent logiquement une “nette détérioration” en 2011, a poursuivi le groupe bancaire qui fait état d’un déficit à l’exercice propre de 289,2 millions d’euros en 2011, à comparer au déficit de 62,9 millions d’euros de 2010.

Selon l’étude de Dexia, ce déficit est particulièrement criant en Flandre, où 216 communes (soit sept communes sur dix) seraient dans le rouge.

Peu de croissance pour les dépenses d’investissement, endettement “maîtrisé”

Enfin, les dépenses d’investissement devraient connaître une croissance “très modeste” en 2010 (+ 1,5 %) et “limitée” en 2011 (+ 4,5 %), ce qui est particulièrement faible à un an des prochaines élections communales.

En revanche, l’endettement communal apparaît “globalement maîtrisé”, avec un niveau d’endettement brut s’affichant à 14,40 milliards en 2010, “pratiquement stable par rapport aux deux exercices précédents”.

“Globalement, nous pouvons dire que l’état des finances communales est préoccupant mais il existe heureusement une marge de manoeuvre grâce aux réserves constituées par le passé”, a conclu Frank Lierman, chief economist de Dexia.

Trends.be, avec Belga

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