BCE: les trois messages de Mario Draghi

Mario Draghi © Reuters

Ce jeudi, le patron de la BCE a distillé trois messages: la BCE commencera à acheter des obligations d’Etat le 9 mars. La croissance s’améliore. Et la déflation ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir.

Voici un bon mois, la Banque centrale européenne annonçait qu’elle allait lancer un programme d’assouplissement monétaire, consistant à racheter des obligations d’Etat et certaines obligations privées de bonne qualité (des titres bancaires, notamment). Le but, six ans après le lancement d’un programme similaire aux Etats-Unis, est de faire baisser les taux d’intérêt et d’injecter des liquidités dans le système en rachetant aux banques leurs vieilles obligations.

Aujourd’hui, la BCE est entre dans le vif du sujet. A l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs, qui se tenait cette fois à Nicosie, le président de l’institution, Mario Draghi, a révélé la date du coup d’envoi. Les achats débuteront le 9 mars, à raison de 60 milliards par mois. Et ce programme durera, a souligné Mario Draghi, “jusqu’à ce que l’inflation atteigne notre objectif, soit un niveau proche (mais en dessous) de 2%”. En gros, la BCE, qui par ailleurs décidé, sans surprise, de laisser ses taux inchangés (son principal taux directeur stagne toujours à 0,05%), injectera de l’argent le temps qu’il faudra.

Parallèlement à cette annonce, Mario Draghi a distillé deux autres messages prudemment optimistes sur l’état de santé de l’économie européenne. D’abord, la seule annonce du quantitative easing en janvier “a déjà produit des effets positifs”, dit-il. Il pointe notamment l’amélioration des conditions d’emprunts aux ménages et aux entreprises et “l’accélération de la dynamique du crédit”.

Une croissance de 2,1% dans deux ans

Et pour bien montrer que l’économie européenne va mieux, la BCE a revu ses prévisions de croissance à la hausse : elle table désormais dans la zone euro sur une augmentation de 1,5% en 2015 (la prévision précédente était de 1%) et sur 1,9% en 2016 (contre 1,5%). Pour 2017, la zone ferait mieux encore : 2,1%. Une amélioration qui tient compte “de la baisse des prix du pétrole, du taux de change (l’euro est au plus bas depuis 2003) et des mesures de politique monétaire de la BCE”.

Et puis, last but not least, Mario Draghi estime que le danger de déflation s’éloigne : certes, l’inflation sera nulle cette année. Mais elle montera à 1,5% en 2016 et 1,8% en 2017. L’objectif de moyen terme de la BCE étant de maintenir une hausse des prix aux alentours de 2%, le contrat serait donc rempli dans deux ans.

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