Barroso, Sarkozy et Merkel unis contre les “spéculateurs des dettes d’Etat”

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Le président de la Commission européenne a dénoncé les pratiques “injustifiées” de certains investisseurs, qui ont spéculé sur la dette des Etats pour s’enrichir. Il fait part mardi de sa volonté de réglementer ces produits financiers dérivés, les fameux credit default swaps. Au même moment, Paris et Berlin lancent une campagne contre ces mêmes spéculateurs.

José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, a fait part mardi de sa volonté de réglementer les produits financiers dérivés basés sur la dette souveraine, les instruments utilisés par les spéculateurs dans le contexte de la crise grecque. “S’il est vrai que les problèmes actuels en Grèce n’ont pas été causés par la spéculation sur les marchés financiers, il est également vrai que cette spéculation a été un facteur aggravant”, a-t-il indiqué dans un communiqué.

En plus de la réglementation générale que la Commission européenne ambitionne d’imposer aux produits financiers dérivés, une approche ad hoc est nécessaire pour les dérivés sur défaut de crédit (credit default swaps, CDS) adossés à une dette souveraine, a dit José Manuel Barroso. Ces espèces d’assurances contre le défaut d’un emprunteur public ont été largement utilisées par des investisseurs n’ayant aucun risque à couvrir mais désireux d’empocher des gains en spéculant sur la faillite des Etats, en particulier la Grèce.

Selon le président de la Commission, de telles pratiques ne sont “pas justifiées”. “La Commission examinera de près la possibilité d’interdire” la vente de ces contrats à des investisseurs ayant des visées purement spéculatives.

Paris et Berlin mènent une campagne contre les spéculateurs

L’Allemagne et la France veulent lancer une campagne contre les spéculateurs sur les marchés financiers et de crédit. Dans une lettre commune, la chancelière Angela Merkel et le président Nicolas Sarkozy appelleront prochainement José Manuel Barroso à agir vite, a affirmé mardi un porte-parole du gouvernement à Berlin.

Selon ce porte-parole, la lettre n’est pas encore terminée mais elle sera également signée par Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, ainsi que par Giorgos Papandreou, Premier ministre grec.

Objectif : parvenir à une directive interdisant la vente à découvert d’actions (short-selling) et limitant le commerce de couvertures de défauts de paiement, les CDS. Le projet contient d’autres propositions contre la spéculation qui peut causer la faillite de pays.

Au besoin, Angela Merkel, Nicolas Sarkozy, Jean-Claude Juncker et Giorgos Papandreou se disent prêts à mettre en place une approche purement européenne au cas où d’autres partenaires importants du G20, comme les Etats-Unis et la Chine, ne souhaiteraient pas participer. “Nous ne pouvons plus attendre que le dernier homme soit également à bord”, a déclaré mardi une source au sein du gouvernement allemand cité par le quotidien Süddeutschen Zeitung.

Trends.be, avec Belga

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