Banques : début des stress tests… Mais quid des Etats ?

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Le processus des tests de résistance des grandes banques européennes démarre aujourd’hui avec l’envoi aux établissements concernés de la méthodologie retenue. Les mêmes tests devraient être menés sur les Etats, a estimé un membre du directoire de la BCE…

Le processus des tests de résistance des grandes banques européennes démarre aujourd’hui vendredi avec l’envoi aux établissements concernés de la méthodologie retenue, a indiqué l’autorité européenne de supervision des banques (EBA). La publication des résultats interviendra en juin.

Il s’agit de la troisième édition de cet exercice européen, que les autorités européennes souhaitent rendre plus crédible en faisant évoluer les hypothèses retenues et éventuellement l’échantillon étudié.

L’EBA publiera le 18 mars les hypothèses macroéconomiques et l’identité des banques choisies pour les tests. Elle discute actuellement avec les autorités européennes et les Etats membres des mesures qui devraient être appliquées aux banques qui échoueraient aux tests. Sous réserve de l’aboutissement de ces négociations, le superviseur européen prévoit de publier la méthodologie globale des tests en avril et leurs résultats en juin.

Des tests de résistance avaient été menés l’été dernier pour examiner la solidité de 91 banques européennes, dont seulement sept avaient échoué (cinq espagnoles, une allemande et une grecque).

Des tests de résistance devraient être menés sur les Etats

Des tests de résistance devraient être menés sur les Etats à l’instar de l’exercice appliqué aux banques, a estimé vendredi Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne, lors d’un colloque organisé par la Banque de France.

“Il est aujourd’hui à la mode de pratiquer des tests de résistance sur les banques : il serait probablement approprié de tester aussi les Etats !”, a déclaré Lorenzo Bini Smaghi, pour qui l’exercice permettrait notamment de vérifier la solidité des modèles budgétaires des Etats en période d’expansion économique.

A ses yeux, des sources instables de revenus fiscaux, telles que le marché immobilier et le secteur financier, peuvent donner une image trop avantageuse de la solidité des finances publiques d’un Etat lorsque la conjoncture est favorable. “Il n’est pas surprenant que la plupart des pays qui affichent les déficits et l’accroissement de la dette publique les plus importants après la crise soient ceux où le secteur financier a joué un rôle croissant, notamment comme source de revenus fiscaux.”

La baisse des revenus fiscaux issus du secteur financier, liée à la crise, nécessite de leur substituer d’autres sources de revenus ou de réduire la dépense publique, ce qui n’a “peut-être pas été complètement intégré dans les prévisions d’ajustement budgétaire dans beaucoup d’économies développées”, selon lui.

Dans le cas de l’Irlande, l’importance relative de l’immobilier et du secteur financier a rendu le pays “vulnérable au retournement de cycle économique, faisant de l’impôt sur le revenu la variable d’ajustement en attendant que l’économie se reprenne”.

Trends.be, avec Belga

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