Après une semaine à haut risque, le marché de la dette retrouve du calme

Le marché européen de la dette retrouvait un peu de calme lundi, apaisé par le volontarisme des dirigeants de la zone euro tandis que les taux américains n’étaient pas affectés par la dégradation de la note des Etats-Unis, l’appétit des investisseurs étant intact pour ces titres.

Les taux d’intérêt des bons du Trésor italiens et espagnols à dix ans reculaient très fortement. A 14H30 (12H30 GMT), ils s’établissaient à 5,351% et 5,259% respectivement, alors qu’ils s’étaient récemment envolés au dessus de 6%.

La prime de risque, à savoir l’écart entre le taux des obligations allemandes (2,381%), référence du marché, et les bons du Trésor italiens et espagnols retombait également.

Principale raison de ce soulagement, l’annonce de la Banque centrale européenne (BCE) dimanche soir d’un rachat de dette publique de pays de la zone euro en difficulté sur le marché secondaire, là où s’échangent les titres déjà émis.

L’institut de Francfort n’a pas précisé quels pays seraient concernés, mais les experts estiment qu’il s’agit de l’Italie et de l’Espagne, dont les taux d’emprunt ont atteint des records ces deux dernières semaines.

“L’annonce de la BCE semble jouer de tout son poids sur les taux espagnols et italiens”, commente Nordine Naam, analyste chez Natixis.

Le volontarisme des dirigeants européens, des pays du G7 et du G20, qui s’est affirmé tout au long du week-end, contribuait aussi à l’apaisement.

Dès vendredi, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, avait annoncé que l’Italie allait accélérer son programme d’austérité adopté par le Parlement le mois dernier pour faire en sorte que l’équilibre budgétaire soit atteint en 2013 et non plus en 2014 comme prévu initialement.

“Cette annonce ne va certes pas aussi loin que nous l’espérions, aucun impôt sur la fortune n’est prévu par exemple, mais elle accélère significativement l’effort fiscal” de l’Italie, se félicitent les analystes de BNP Paribas.

Ils tablent désormais sur un allègement dès 2012 du poids de la dette publique italienne, qui représente actuellement 120% du PIB.
Tous les regards se tournaient également vers le marché obligataire américain après la décision, vendredi, de l’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s (S&P) de retirer aux Etats-Unis leur prestigieuse note “AAA”.

Cette dégradation est restée sans effet: “Les taux d’emprunts de la première économie mondiale ne sont pas touchés par cette décision”, relève M. Naam.

“Le marché obligataire des Etats-Unis est le plus liquide au monde (marché sur lequel il est facile d’acheter et de vendre des titres, Ndlr). Les investisseurs européens et asiatiques n’ont pas d’autres choix que d’acheter ces bons qui restent des valeurs refuge en tant de crise”, souligne-t-il.

Trends.be, avec Belga

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