Après les propositions grecques, Schäuble douche l’optimisme

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L’issue d’une réunion samedi des ministres des Finances de la zone euro sur la Grèce est “complètement ouverte”, a déclaré vendredi le porte-parole du ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, une réserve qui contrastait avec l’optimisme de plusieurs autres capitales européennes.

“L’issue de l’Eurogroupe de samedi est complètement ouverte”, a dit Martin Jäger lors d’un point de presse.

Le chancelier autrichien avait appelé un peu avant à “saisir la chance” d’un accord entre Athènes et ses partenaires européens, tandis que le président français François Hollande estimait que “tout (devait) être fait” pour y arriver.

M. Jäger a ajouté que l’Allemagne voyait “très peu de marge de manoeuvre” pour une restructuration de la dette colossale de la Grèce, une revendication essentielle d’Athènes, et est opposé à tout ce qui “diminuerait de manière significative la valeur de la dette”.

M. Schäuble entrevoit “très peu de marge de manoeuvre pour une restructuration, un ‘reprofiling’ ou d’autres choses de ce genre”, a précisé le porte-parole.

L’Allemagne est également opposée à une décote de la dette, et à tout ce qui conduirait à “abaisser de manière significative la valeur de la dette”, a-t-il dit, alors qu’Athènes tente d’arracher un accord à ses partenaires européens sur une nouvelle aide financière et un allègement de la dette en échange de réformes.

Une “décision majeure” doit être prise samedi

Les ministres des Finances de la zone euro devront prendre samedi une “décision majeure” au sujet de la Grèce, a affirmé pour sa part le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem à la suite de la soumission par Athènes d’une ultime liste de réformes en vue de son sauvetage financier.

“D’une manière ou d’une autre, c’est une décision majeure que nous devons prendre demain, donc faisons-le soigneusement”, a-t-il déclaré aux journalistes en se rendant vendredi matin au Conseil des ministres des Pays-Bas.

La Grèce s’est engagée jeudi, dans un document envoyé à quelques heures avant l’expiration d’un ultimatum, à reprendre la majeure partie des propositions des créanciers, pour les convaincre de reprendre leur aide et éviter une sortie du pays de la zone euro. Elles vont être “étudiée” aujourd’hui par les créanciers (UE, BCE et FMI), qui émettront “un jugement, vraisemblablement plus tard aujourd’hui”.

Les propositions seront ensuite soumises samedi aux ministres des Finances de la zone euro, avant un sommet extraordinaire des 28 pays de l’Union européenne convoqué dimanche à Bruxelles.

“C’est un texte très long, mais nous devons encore en examiner la qualité”, a tempéré Jeroen Dijsselbloem.

Dans ce texte, la Grèce s’engage à adopter presque toutes les mesures proposées par les créanciers le 26 juin, après les avoir rejetées en annonçant la tenue d’un référendum qui a vu la victoire du non à plus de 60%.

Le gouvernement propose notamment une hausse de la TVA, une hausse de l’âge de départ à la retraite et la suppression de certains avantages fiscaux afin de régler le problème de sa dette publique, qui atteint près de 180% du PIB.

Le Parlement grec doit se prononcer par un vote sur ces propositions dès vendredi afin de permettre ou non au gouvernement de négocier ce paquet de réformes. M. Dijsselbloem a affirmé qu’un large soutien du Parlement grec donnerait “plus de crédibilité aux propositions” d’Athènes.

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