Accord sur la Grèce : Van Rompuy devient le “Strauss-Kahn européen”

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Les chefs d’Etat et de gouvernement des 16 pays de la zone euro se sont accordés, jeudi soir à Bruxelles, sur un mécanisme à mettre en oeuvre en cas de menace financière grave sur la Grèce. Au passage, on apprend, dans le projet de déclaration, que le Conseil européen devra devenir le gouvernement économique de l’Union. Après avoir atteint un plancher en près de 10 mois jeudi, l’euro ne s’est que faiblement redressé vendredi matin.

Les chefs d’Etat et de gouvernement des 16 pays de la zone euro se sont accordés, jeudi soir à Bruxelles, sur un mécanisme à mettre en oeuvre en cas de menace financière grave sur la Grèce, passant par des prêts bilatéraux des Etats membres et une participation du Fonds monétaire international, a indiqué notre Premier ministre à l’issue de la réunion. Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, qui avait critiqué un mécanisme incluant une aide du FMI, a toutefois marqué son accord avec la proposition adoptée, selon Yves Leterme.

Le mécanisme prévoit la création d’un dispositif de prêts que la Grèce pourrait utiliser “en dernier recours” si elle ne parvenait plus à emprunter à des taux raisonnables sur les marchés pour financer ses déficits. Il sera alimenté par des prêts de partenaires de la Grèce au sein de la zone euro, et par des prêts du Fonds monétaire international. Ce mécanisme ne sera utilisé qu’en cas de besoin et son activation devra être approuvée à l’unanimité des pays membres. Si aucun montant n’a été fixé, les besoins potentiels de la Grèce sont évalués, selon un haut responsable européen, entre 20 milliards et 30 milliards d’euros.

Il ne s’agit pas a priori d’un cadeau offert à la Grèce, le but n’étant pas de libérer un financement contre un taux d’intérêt moyen de la zone euro, mais bien de fournir des incitants au pays pour qu’il puisse à nouveau emprunter sur les marchés financiers, au cas où il ne le pourrait plus.

Et le Conseil européen devint le fameux “FMI européen”

L’accord est lié à un projet de renforcement de la discipline budgétaire dans la zone euro, condition sine qua non du ralliement de Berlin. La surveillance des risques budgétaires et économiques et les instruments de prévention, incluant une procédure pour déficit excessif, devront être renforcés.

Dans ce cadre, Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, est sollicité pour créer un groupe de travail composé de représentants des Etats membres, de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne. Ce groupe de travail devra présenter des mesures avant la fin de l’année. Le projet de déclaration précise également que le Conseil européen devra devenir le gouvernement économique de l’Union.

Selon des sources bien informées, Herman Van Rompuy a dû rester à l’écart de la concertation entre la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Nicolas Sarkozy. La première aurait ainsi fait payer à l’ancien Premier ministre belge la visite qu’il a rendue la veille au second, un projet de déclaration sous le bras, donnant ainsi l’impression qu’il était plus proche de Paris que de Berlin.

L’euro rebondit timidement après le plan d’aide à la Grèce

L’euro rebondissait timidement face au dollar vendredi matin en Asie, après l’adoption dans la nuit, par les dirigeants de l’Union européenne, d’un plan d’aide à la Grèce, lequel a été critiqué par le président de la Banque centrale européenne.

Vers 3 h 50, l’euro valait 1,3325 dollar, contre 1,3227 dollar vers 23 h GMT la veille. La devise européenne avait atteint jeudi, avant l’accord conclu à Bruxelles, son plus bas niveau en près de 10 mois face au billet vert. Egalement vers 3 h 50, la devise européenne valait 123,21 yens, contre 123,04 yens la veille au soir.

Trends.be, avec Belga

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