A quoi sert le G1000 ?

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L’initiative citoyenne a produit un rapport de 40 pages et 20 recommandations sur le thème du travail. Budget de l’opération lancée en juin 2011 : 450.000 euros. Qui a financé le G1000 ? A quoi sert ce nouveau ” bidule ” ?

Trente-deux citoyens tirés au sort ont planché pendant trois week-ends sur la thématique du travail et de l’absence de travail dans notre société. Pour produire, au final, un rapport de 40 pages remis aux autorités politiques. Leurs recommandations ? Augmenter les revenus nets les plus bas en diminuant la pression fiscale sur ceux-ci, préserver le mécanisme d’indexation automatique des salaires, ou encore taxer les travailleurs dans le pays dans lequel ils travaillent. Au-delà de ces recommandations assez ciblées, les citoyens consultés n’ont pas évité l’écueil des propositions vagues du genre : ” Il est nécessaire d’évaluer l’efficacité des plans d’aide à l’emploi. ”

Au final, a quoi servira ce catalogue de recommandations et/ou de bonnes intentions ? ” On ne peut pas exiger du monde politique qu’il tienne compte des résultats “, reconnaît Benoît Derenne, directeur de la Fondation pour les génération futures, et co-initiateur (avec 26 autres complices) du G1000. Mais ce lobbyiste d’un nouveau genre assure avoir reçu ” beaucoup de marques d’intérêt ” de la part des décideurs. Difficile cependant d’imaginer que le rapport du G1000 occupera une place de choix dans les actuelles et délicates discussions budgétaires…

N’empêche, les politiques ont suivi le développement de l’initiative citoyenne avec une certaine curiosité. Les pouvoirs publics ont même soutenu financièrement l’opération, dont le budget affiche aujourd’hui, près d’un an et demi après son lancement, la somme de 450.000 euros. Le parlement flamand, le parlement wallon et la maison des parlementaires fédéraux ont mis la main à la poche et prêté des salles au mouvement. Mais ces aides publiques représentent à peine 10 % des sommes récoltées par le G1000, assure Benoît Derenne. Le reste des fonds a été levé auprès de particuliers, d’entreprises et d’associations culturelles. Les organisateurs souhaitent conserver l’anonymat sur l’identité de ces généreux mécènes. La plupart des dons, émanant d’environ 3.000 personnes et organisations, se situent en-dessous de 500 euros. Seuls 40 donateurs ont fait des offrandes supérieures à ce montant.

Le G1000 a bénéficié d’un financement public… hollandais

La Fondation pour les générations futures, dirigée par Benoît Derenne, s’est occupée de tous les aspects administratifs et financiers de la levée de fonds. L’association a également géré l’organisation des différents événements mis sur pied par le G1000. ” Nous avons eu quelques difficultés à réunir les fonds nécessaires au moment du sommet citoyen du 11 novembre 2011, explique Benoît Derenne. Mais depuis lors, tout est rentré dans l’ordre et nous sommes à l’équilibre. ” Un versement inespéré venu de la part de donateurs hollandais, privés mais aussi publics, a finalement effacé l’ardoise, complète le co-initiateur du G1000 : ” Les pouvoirs publics hollandais sont en plein questionnement sur le fonctionnement de leur propre système démocratique, commente Benoît Derenne. C’est ce qui les a poussés à soutenir notre initiative. “

Si le porte-parole du mouvement ne se fait pas trop d’illusions sur la prise en compte des recommandations du rapport sur le travail, il espère surtout que le système du tirage au sort de citoyens, prôné par le G1000, sera repris par les politiques dans le cadre de certaines prises de décision futures. Benoît Derenne rêve même d’un nouveau Sénat belge, partiellement composé de représentants tirés au sort par la population.

Quant au G1000 en tant que tel, il a vécu, du moins sous sa forme actuelle. ” Une plateforme permanente devrait prendre le relais afin de stimuler la recherche sur les nouvelles formes de démocratie. Mais on ne sait pas encore quelle forme elle prendra. “

Gilles Quoistiaux

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