5 % : le chiffre du jour… et des prochaines semaines

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La marge salariale disponible pour les années 2011-2012 s’élève à environ 5 %, selon le Conseil central de l’économie. Le Bureau du plan évalue néanmoins à 3,9 % l’indexation des salaires des deux prochaines années. Des chiffres qui serviront de base aux discussions entre patronat et syndicat.

La marge salariale disponible pour les années 2011-2012 s’élève à environ 5 %, soit 1,5 % en 2011 et 3,4 % en 2012, selon le rapport technique du Conseil central de l’économie (CCE) publié mardi dans la perspective des prochaines négociations pour un nouvel accord interprofessionnel 2011-2012.

La marge salariale, qui correspond aux estimations d’augmentation du coût salarial dans les pays de référence (Allemagne, France, Pays-Bas) pour 2011 et 2012, sert de base aux négociations en vue d’un AIP et à la fixation de la norme salariale.

Si la marge salariale est estimée à 5 %, le Bureau du plan prévoit que l’indexation des salaires lors des deux prochaines années atteindra 3,9 %. “Le chemin sera étroit”, résume dès lors le CCE.

En 2009 et 2010, le coût salarial a davantage augmenté en Belgique que chez nos voisins

Le rapport du CCE relève également que le coût salarial a augmenté davantage en Belgique (+ 3,9 %), au cours des années 2009-2010, que dans les pays voisins (+ 3,4 %). Et ce, “malgré une indexation des salaires plus faible que prévu”. L’écart salarial belge par rapport à ses voisins s’élève désormais à 3,9 %.

Nouveauté, le CCE constate cette année dans son rapport que les prévisions de croissance des coûts salariaux dans les pays de référence apparaissent régulièrement surestimées, particulièrement pour l’Allemagne. Ce “biais prévisionnel moyen”, qui s’élève à 1,1 % en moyenne pour les deux années de l’AIP depuis 1996, peut en partie expliquer l’augmentation du handicap salarial belge.

Marge salariale : la FEB plaide pour un “accord intelligent”

La Fédération des entreprises de Belgique plaide pour l’adoption d’un “accord salarial intelligent” de nature à éviter un “quatrième dérapage salarial consécutif” par rapport à nos voisins (Allemagne, France, Pays-Bas), en réaction à la publication mardi du rapport du Conseil central de l’économie.

Dans un communiqué, la FEB souligne qu’en dépit de l’accord salarial exceptionnel conclu fin 2008, le handicap salarial belge s’est creusé sur les deux dernières années, pour atteindre 3,9 %. “C’est dès lors le troisième accord salarial consécutif où les partenaires sociaux ne sont pas parvenus à faire évoluer les coûts salariaux belges plus lentement que la moyenne de nos trois voisins”, constate la fédération patronale.

Si le CCE évalue la marge salariale pour 2011-2012 à 5 %, la FEB rappelle également qu’il surestime en moyenne de 1,1 % l’évolution des coûts salariaux dans les pays voisins de la Belgique. “Compte tenu de cette erreur moyenne de 1,1 %, la véritable évolution salariale attendue chez nos voisins pour la période 2011-2012 (5 % – 1,1 % = 3,9 %) correspond exactement à l’indexation prévue en Belgique, à savoir 3,9 %”, avance encore le patronat.

Enfin, la FEB rappelle que les salaires nets des travailleurs “ont considérablement crû” ces dernières années. “Dès lors, une modération salariale absolue n’engendrera pas une restriction du pouvoir d’achat”, conclut Pieter Timmermans, directeur général de la FEB.

Dans un second communiqué, la FEB se félicite par ailleurs du maintien durant la crise des efforts de formation des entreprises ainsi que des investissements dans la recherche et développement.

Trends.be, avec Belga

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