Yvan Moreau, le “Saint Pierre” de Pairi Daiza

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Sans lui, reconnaît Eric Domb, Pairi Daiza ne serait pas devenu la “success story” qui fait aujourd’hui des envieux. Homme de confiance du propriétaire du parc animalier, Yvan Moreau est le financier qui détient les clés du paradis, où la grande foule est attendue à partir de ce jeudi 3 avril.

Dans le petit local qui abrite la réception de Pairi Daiza, le téléphone n’arrête pas de sonner. A quelques mètres de là, dans la cour d’entrée, les derniers préparatifs vont bon train en vue de la réouverture très attendue, ce jeudi, du parc qui accueille désormais le plus célèbre couple de pandas. L’effervescence extérieure tranche avec la sérénité qui règne dans le bureau d’Yvan Moreau, l’administrateur délégué de la société fondée et présidée par Eric Domb. C’est que le fidèle bras droit de l’ancien patron des patrons wallons en a vu d’autres depuis l’ouverture de Paridisio, voici 20 ans. “Eric et moi avons eu plusieurs fois peur que le projet n’échoue mais jamais en même temps. Nous nous sommes toujours soutenus mutuellement”, raconte l’intéressé. La complicité et la complémentarité qui lient ces deux hommes expliquent, sans doute, pourquoi Pairi Daiza est devenue une success-story qui fait aujourd’hui tant d’envieux.

Diplômé de Solvay

“Solvay boy”, issu de la même promotion que Dominique Leroy (CEO de Belgacom), Yvan Moreau (51 ans) participe à l’aventure du parc animalier depuis la première heure. Il fait partie du paysage. L’homme, qui a démarré sa carrière dans l’audit chez Coopers & Lybrand, a été embauché par Eric Domb comme directeur financier en 1994, au moment de la création de la société. Ce n’était pas leur première collaboration puisqu’Yvan Moreau avait auparavant rejoint Stratefi, une société de conseil aux PME créée par Etienne Van de Kerckhove (ancien CEO d’IRIS) et Eric Domb. “Eric a reçu un projet portant sur la construction d’un parc botanique et ornithologique dans le Hainaut. Plus précisément dans le domaine de Cambron-Casteau de 55 hectares qui était à vendre, raconte-t-il. Il m’a demandé d’y jeter un oeil, en me disant : Yvan, tu vas voir, on va en faire le plus beau parc de Belgique. Je n’ai rien dit car cela me semblait exagéré. Mais il avait bel et bien raison.”

Un expert tout-terrain

La première mission d’Yvan Moreau a été de convaincre les banques et les fournisseurs de la viabilité de ce projet un peu fou. “Lors de l’ouverture, nous avions déjà dépassé notre budget de deux millions d’euros. J’ai dû négocier pour pouvoir étaler nos remboursements… Cela commençait fort !” Mais il y est parvenu. “Les compétences d’Yvan ont été très précieuses dans la vie plutôt chahutée de Pairi Daiza”, souligne Eric Domb. Et d’ajouter : “Une des meilleures décisions que j’ai prises dans ma vie est d’avoir choisi cet excellent responsable financier qu’il est plutôt que de confier cette tâche à un expert-comptable extérieur comme le font nombre de PME”. Mieux encore : aux yeux du maître des lieux, Yvan Moreau est carrément un expert. “On peut lui confier n’importe quel dossier, aussi compliqué soit-il. Pour vous dire, il est meilleur juriste que moi alors qu’il n’a pas étudié le droit. Je suis un peu jaloux mais j’en profite : je l’exploite scandaleusement !”

Gérer les problèmes au quotidien

Passionné de nature (il observait les chevreuils et sangliers sauvages dans les Ardennes quand il était enfant), de VTT et de montagne, Yvan Moreau éprouve, dit-il, toujours le même plaisir quand il arpente les allées du parc. Car c’est dans son bureau qu’il passe le plus clair de son temps, à régler les problèmes au quotidien. “La principale difficulté dans notre métier est de pouvoir gérer des pointes : le parc est ouvert sept mois par an. Cela veut dire que pendant cinq mois, aucun euro ne rentre sachant que c’est l’hiver que l’on dépense le plus en investissement. Nous devons donc gérer les fluctuations de trésorerie pour tenir tout l’hiver.” Et être en mesure de rémunérer les 150 à 200 équivalents temps plein qui travaillent sur place.

Son emploi du temps est fonction des priorités du moment. Il y a quelques jours, il a organisé dans l’urgence la rédaction d’un communiqué de presse faisant suite aux déclarations d’Eric Domb dans la presse sur les subsides dont bénéficie le zoo d’Anvers. Dans un autre registre, il s’est occupé du nouveau système de vente de tickets en ligne qui posait problème. Car désormais, il vaudra mieux réserver ses entrées à l’avance, le site risquant d’être rapidement complet et dès lors fermé pour cause de “pandamania”… “Nous avons décidé de privilégier la qualité au détriment de la quantité.” Bref, on l’a compris : Yvan Moreau est le gestionnaire qui fait tourner la boutique. “Avec, insiste cet homme de l’ombre, les responsables de département qui sont sur le terrain.”

Lire la suite du portrait dans le magazine Trends-Tendances paru ce jeudi 3 avril

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