Un Ricard… sinon rien?

© Reuters

Le numéro deux mondial des vins et spiritueux est orphelin : Patrick Ricard, fils du créateur du pastis Ricard, est décédé le 17 août à l’âge de 67 ans, laissant derrière lui un gigantesque empire.

Le groupe, qui détient un portefeuille de marques telles que Ricard, le whisky Chivas, le cognac Martell, la vodka Absolut ou le champagne Mumm, réalise 7,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires à travers le monde.

Lorsque Patrick Ricard entre, en 1967, dans le groupe familial où il a fait l’ensemble de sa carrière, l’entreprise réalise plus de 80 % de ses ventes en France et n’est encore qu’une “PME” familiale. En 1978, alors qu’il prend la tête du groupe qui a fusionné avec Pernod trois ans auparavant, l’héritier de Paul Ricard mise sur l’expansion. Notamment via une série d’acquisitions audacieuses : une partie de Seagram’s en 2001, Allied Domecq en 2005 ou encore Vin & Spirit (propriétaire d’Absolut) en 2008. En 10 ans, Pernod-Ricard a multiplié son chiffre d’affaires par quatre. De quoi ravir les actionnaires dont font partie la famille (société Paul Ricard), qui détient 13,81 % du groupe et le Groupe Bruxelles Lambert (Albert Frère) qui en détient un peu moins de 10 %.

En 2007, tout en conservant le rôle de président de sa firme, Patrick Ricard avait pris un peu de recul et avait confié la gestion quotidienne du groupe à son directeur général Pierre Pringuet, entré dans l’entreprise en 1987 après avoir été conseiller du politicien Michel… Rocard. Il a été co-artisan de l’expansion internationale du géant des spiritueux dans les années 2000. Le décès de Patrick Ricard devrait précipiter le processus de succession familiale. D’autant que le mandat de Pierre Pringuet devrait prendre fin en 2015. Si deux des trois enfants de Patrick Ricard travaillent dans le groupe (Paul-Charles, “international brand manager” chez Mumm et Lorraine aux relations publiques chez Ricard), les regards se tournent plutôt vers son neveu, Alexandre, déjà membre de l’exécutif et considéré comme dauphin de l’emblématique patron qui, à l’instar du slogan de la marque de pastis, aurait apprécié un Ricard à la tête du groupe… sinon rien ?

Christophe Charlot

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content