Schäuble à la tête de l’Eurogroupe : “Nous n’en sommes pas encore là”

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La France exprime plus que jamais ses réserves quant à la nomination de Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, à la tête de l’Eurogroupe. Selon le Premier ministre français, “les peuples sont fatigués de ce climat d’austérité sans perspectives”.

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault s’est montré réservé, mardi, à l’idée d’une nomination du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, à la tête de l’Eurogroupe, relevant que les peuples européens étaient “fatigués” du “climat d’austérité sans perspectives”.

Comme on lui demande, dans le cadre d’un entretien au site Internet de l’hebdomadaire L’Express , si une telle nomination est “inenvisageable”, Jean-Marc Ayrault rétorque : “Nous n’en sommes pas encore là.” Mais “les peuples sont fatigués de ce climat d’austérité sans perspectives, qui crée des arguments pour les populismes”, ajoute-t-il.

Le 20 mai, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel avait avancé que François Hollande lui-même avait exprimé, auprès de responsables politiques à Bruxelles, de fortes réserves au sujet de la nomination de Wolfgang Schäuble à la tête de ce conclave des ministres des Finances de la zone euro. Selon le Spiegel, le président français considérerait ce choix comme difficilement acceptable et souhaiterait que ce dernier démissionne de son poste de ministre au sein du gouvernement de la chancelière Angela Merkel.

Wolfgang Schäuble, qui a rendu officiel son intérêt pour ce poste, a toujours estimé que le patron de l’Eurogroupe devait lui-même être ministre.

Ayrault : “Le problème, c’est la croissance et le fossé qui se creuse entre Europe du Nord et du Sud”

Dans son entretien au site de L’Express, Jean-Marc Ayrault note pour sa part que “la priorité, c’est la croissance” : “Les Allemands ont fait beaucoup d’efforts pour leur réunification, ils sont exigeants sur la capacité de chaque pays à maîtriser leurs comptes publics. Mais le problème, c’est aujourd’hui la croissance et le fossé qui se creuse entre Europe du Nord et du Sud.”

S’agissant des discussions en cours au sein de l’Union européenne pour ajouter un volet croissance au traité budgétaire, il répète, comme François Hollande, que “tout doit être sur la table”, en allusion notamment aux eurobonds dont Berlin ne veut pas mais qui sont “une perspective”, d’après Paris.

“Entre-temps, le Mécanisme européen de stabilité peut davantage jouer son rôle que prévu”, note également Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre, un parfait germanophone, conclut en disant avoir “confiance” dans le “pragmatisme de nos partenaires allemands”.

Trends.be, avec Belga

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