Qui est Stef Heylen, le nouveau CEO de Janssen Pharma ?

STEF HEYLEN - "Janssen Pharma est une icône, c'est inimaginable ce qu'elle représente ici" © .

Stef Heylen a grandi avec Janssen Pharma, qui a même influencé le choix de ses études. Maintenant, il succède à Tom Heyman en tant que CEO, et il hérite de ses défis et de ses préoccupations.

“Enfant, j’avais déjà une grande admiration pour Janssen Pharma”, nous raconte Stef Heylen, né et élevé à Beerse, où Janssen Pharma est implanté. “La société est une icône, c’est inimaginable ce qu’elle représente ici.” Même le choix de ses études a en partie été déterminé par Janssen. Heylen a fait des études de médecine à Louvain, suivies d’une spécialisation en médecine tropicale à Anvers. Depuis deux bonnes années, il est le chief operating officer pour la recherche et le développement de Janssen, qui rassemble les activités pharma de la maison mère Johnson & Johnson. Lorsque son mentor Paul Stoffels, le grand patron de l’activité pharma chez Johnson & Johnson, lui a demandé de diriger Janssen Pharma, cela n’a pas été une surprise. “Paul m’en parle depuis longtemps et il m’a consulté concernant mon intérêt à terme.” Heylen n’a pas hésité. “Je me considère comme particulièrement heureux et privilégié par les chances que j’ai reçues. Je suis content de pouvoir faire quelque chose en retour pour ce site”, dit Heylen, qui travaille déjà en étroite collaboration avec Stoffels depuis 2003.

Heylen, papa de deux filles et de deux garçons entre 31 et 26 ans, va combiner la fonction de CEO de Janssen Pharma avec celle de chief operating officer du département recherche et développement chez Janssen. Heyman avait lui aussi deux casquettes, mais il est dorénavant à temps plein à la tête de Johnson & Johnson Development Corporation, la branche de capital à risque de Johnson & Johnson. “Avoir ces contacts avec Johnson & Johnson est crucial pour la position de site head ici à Beerse. Sinon, vous êtes comme sur une île”, explique Heylen, qui sera aux États-Unis une semaine sur trois.

Croissance et expansion

Heylen se souvient encore bien comment, rapidement après son arrivée à Beerse en 2008, Heyman avait dû annoncer une restructuration de grande ampleur. Un an plus tôt, Heylen avait été engagé à Beerse pour y devenir directeur médical pour les neurosciences. “Nous avons alors fait face à une période sombre. Mais Tom y a à nouveau insufflé du punch. C’est devenu une très belle histoire de croissance et d’expansion. Mais nous travaillons dans un contexte international et nous devons veiller à ce que ce site reste pertinent pour Johnson & Johnson”, prévient Heylen.

“Il est tellement facile de penser que tout continuera à exister et à prospérer, ici. Écoutez, je reviens tout juste de Chine. Dans ce pays, l’environnement d’enregistrement commence à se stabiliser, ce qui signifie que pouvons aussi y enregistrer et y lancer l’ensemble notre portefeuille de produits. Nous sommes donc en concurrence interne, car Johnson & Johnson va également investir là-bas. J’espère par conséquent que chacun réalise ce que ce site peut signifier pour la Belgique et pour la Flandre. Je dois y apporter ma contribution, mais les partenaires sociaux et, espérons-le, le gouvernement aussi. Ce site est vraiment une poule aux oeufs d’or. Ils n’ont pas le droit de la tuer”, nous confie Heylen, qui insiste surtout sur la sécurité fiscale. “Nous devons attirer des investissements, il est dès lors normal que Johnson & Johnson s’attende à ce que le climat soit prévisible, ici.”

Cerveau schizophrène

“Le pire qui puisse nous arriver, c’est l’autosatisfaction, penser que tout ira de soi”, nous dit Heylen, qui a lui-même appris à connaître le revers de la médaille. En 2000, alors qu’il était responsable pour la sécurité des médicaments, il a ainsi dû retirer deux produits du marché. En 2012, il était directeur médical pour la recherche d’un traitement d’alzheimer pour Janssen à San Francisco, lorsqu’un médicament plein de promesses a échoué à la toute dernière minute. “Mais nous ne devons pas nous laisser arrêter par de tels revers”, estime Heylen.” J’ai un cerveau un peu schizophrène: je peux parfaitement lâcher prise au travail et cela ne m’empêche pas de dormir. J’essaie par conséquent aussi de préserver mon équilibre travail-vie privée, sinon ce n’est pas possible d’y arriver. Je digère également toujours très bien les nombreux voyages.”

Une petite balade, seul, en mountainbike dans la nature autour de Beerse est le meilleur moyen de se relaxer, pour Heylen. Toutefois, tout comme son prédécesseur, c’est un vrai amateur des bonnes choses de la vie. “Je fais partie de la guilde flamande du vin et je cuisine très volontiers. Une des choses sur ma bucket list est de suivre une vraie formation de chef cuisinier”, dit Heylen, qui est dédié aux fourneaux lors des dîners de famille. “Les moments les plus agréables et les plus importants se passent autour de la table le dimanche midi, avec les enfants et les trois petits-enfants. Un plat préféré ? Je cuisine tout. Il suffit de demander. Et la plupart de temps, c’est réussi. Les personnes qui viennent manger reviennent d’ailleurs très volontiers.” (rires)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content